Thèse soutenue

Langues, éducation et développement : le cas de l'Île Maurice

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Auteur / Autrice : Rada Tirvassen
Direction : Robert Chaudenson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette recherche sociolinguistique tente de comprendre la problématique des rapports entre les langues, l'éducation et le développement dans une société multilingue (l'Île Maurice) en partant du principe que l'éfficacité d'un enseignement dépend, au moins pour partie, de la qualité des choix linguistiques. Nous nous sommes très largement inspiré des outils d'analyse qu'offrent les travaux consacrés à l'aménagement linguistique pour montrer comment les spécialistes de l'éducation ont systématiquement refusé de reconnaitre les incidences éducatives des faiblesses des politiques linguistiques de l'école lorsqu'ils ont examiné la capacité des systèmes éducatifs à atteindre les objectifs qu'on leur avait assigné. Pour ce qui est de la démarche, on a analysé la politique linguistique de l'école mauricienne de deux points de vue : 1 le premier, interne au système, a pour objectif de déterminer dans quelle mesure la politique linguistique dispose des ressources essentielles à sa mise en œuvre ; le terme ressources désigne non seulement les moyens matériels et la qualité des ressources humaines, mais aussi l'adéquation des outils et des stratégies pédagogiques aux objectifs identifiés ; 2 le second, externe, vise à comprendre dans quelle mesure la politique linguistique de l'école est articulée d'une part avec les désirs de la population et, d'autre part, avec les options économiques du pays. Les observations réalisées ont montré que la politique linguistique de l'école mauricienne constitue un indice fiable de la manière dont on ne parvient pas à réconcilier les ambitions économiques et les investissements tant matériels que culturels que réalise l'état mauricien. Compte tenu des fonctions primordiales mais également contradictoires qu'assument les langues dans l'instruction publique, les contradictions et les faiblesses de la politique linguistique de l'état y apparaissent, en quelque sorte, grossies. Le cas de Maurice illustre sans doute toute la problématique de l'élaboration d'une politique linguistique d'un pays multilingue qui essaie de concilier les traditions avec la modernité. Mais cet équilibre a un prix : les grandes ambitions économiques relèvent encore du souhait des décideurs et ne pourront être traduites dans les faits aussi longtemps que les choix adéquats n'auront pas été réalisés.