Thèse soutenue

Pouvoir royal, pouvoir foral. La capitainerie générale et le pleito du capitaine de guerre en Aragon, XVIe-XVIIe siècles

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Auteur / Autrice : Christine Langé
Direction : Jean-Pierre Amalric
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Résumé

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C'est au xvie siecle et pour deux siecles, que se fixe dans le royaume d'aragon l'institution du capitaine general de type territorial, avec quatre caracteristiques : permanence de la charge, fixation du ressort territorial, union avec la vice-royaute en un meme titulaire, et limitation de ses competences, notamment dans le domaine de la juridiction militaire, aux "temps, personnes et choses de guerre" par un for intitule du capitaine de guerre. A la fin du siecle le capitaine general, de simple coordonnateur des forces locales, devient chef des garnisons royales installees sur la frontiere pyreneenne et a saragosse. L'interet politique de la charge pour vice-rois et monarchie etait que le capitaine general etait considere comme n'etant pas soumis a l'observation des fors du royaume en general, malgre l'existence du for particulier du capitaine de guerre qu'il etait tenu de respecter, et pouvait donc faire ce dont le vice-roi etait legalement empeche. L'utilisation politique de la charge de capitaine general par la monarchie porta essentiellement sur l'interdiction du commerce entre l'aragon et la france, et sur la saisie des biens des francais dans le royaume. Elle motiva tout au long des xvie et xviie siecles une opposition (pleito) de la part des autorites du royaume (cour du justice d'aragon, deputes, villes), contre la juridiction militaire du capitaine general et les interdictions du commerce et saisies des biens des francais, en reclamant le respect du for du capitaine de guerre. Cette opposition nous permet donc de mesurer la force respective du pouvoir royal et du pouvoir des fors. L'evolution du pleito, illustrant celle des relations entre roi et royaume, montre que le passage du radicalisme des positions a la collaboration mutuelle n'exclua jamais un particularisme aragonais qui s'exprimait a travers l'impossibilite d'interdire le commerce avec la france et le role croissant du gouverneur par rapport au vice-roi - capitaine general.