Thèse soutenue

Politique et religion dans le diocèse d'Elne (1659-1715) : contribution à l'étude du processus d'assimilation de la province du Roussillon au royaume de France

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Auteur / Autrice : Didier Baisset
Direction : Jacques Poumarède
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Toulouse 1

Résumé

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En 1659, la paix des Pyrénées consacre l'annexion du Roussillon a la France, mais elle ne fait pas pour autant du Roussillon une province pleinement "française". L'assimilation fut plus ou moins lente selon les domaines, toujours graduelle et souvent partielle. Il n'était pas suffisant de soustraire le Roussillon a la domination espagnole et de le tenir militairement; encore fallait-il organiser cette conquête et gagner le coeur d'une population excédée par des années de guerre. Des siècles de vie commune et l'identité de la langue avaient tisse, entre le Roussillon et la catalogne, des liens étroits qu'un traite ne pouvait effacer. La période qui suit le traite des Pyrénées amène dans la province de profonds bouleversements. Dans ce contexte trouble, la monarchie mit en oeuvre une stratégie politique d'assimilation institutionnelle, humaine et culturelle. Au coeur de ce dispositif, l'église du diocèse d'Elne eut un rôle de tout premier ordre à jouer. Cette étude, allant a rebours de l'historiographie dominante sur la question en projetant l'analyse du centre vers la périphérie, se propose, dans le cadre général du processus d'assimilation de la province, d'apprécier quels furent les véritables enjeux politiques et religieux du moment. Au reste, la réflexion cherche a donner une dimension comparative au travail en confrontant la situation locale avec d'autres provinces limitrophes du royaume, annexées au XVIIe siècle. Certes, il demeure indéniable que l'assimilation totale du Roussillon a la France ne se fit vraiment qu'avec la IIIe République; cependant nul n'oserait réfuter la volonté d'assimilation du gouvernement monarchique de louis XIV, et l'on ne peut que s'accorder a reconnaître la puissance et l'efficacité de l'appareil gouvernemental de la monarchie française, entre 1659 et 1715.