Thèse soutenue

Etude de la construction d'un nouveau domaine : les sciences cognitives : le cas français

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Auteur / Autrice : Brigitte Chamak
Direction : Dominique Pestre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des sciences
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'étude de la construction des sciences cognitives est abordée par le biais de l'analyse des moyens littéraires et rhétoriques qu'utilisent les chercheurs pour orienter un nouveau domaine autour des axes qu'ils définissent en fonction de leurs savoir-faire et de leur culture. Une comparaison entre les États-Unis et la France permet de dégager les traits originaux du cas français. L'évolution institutionnelle appréhendée via l'analyse des rapports demandes à des experts par des instances officielles révèle deux types de construction: l'une centrée sur les neurosciences. L'autre sur les pratiques en intelligence artificielle. En France, deux types de groupes fondateurs peuvent être distingués: le premier rassemble essentiellement informaticiens, psychologues, linguistes qui cherchent à produire des simulacres informatiques du raisonnement, le deuxième implique des scientifiques et des hommes politiques qui ont fait partie du groupe des dix (1969-1976). A l'aide d'archives et d'entretiens, l'histoire de ce groupe a été retracée : théorie de l'information. Cybernétique. Informatique. Fonctionnement du cerveau. Théories de l'auto-organisation et de la complexité sont autant de thèmes abordés lors de réunions mensuelles. Certains membres de ce groupe ont été directement impliques dans la création du CESTA (Centre d'Etude des Systèmes et Technologies Avancées). Organisateur du premier colloque en sciences cognitives en 1985. Fonctionnant de 1982 à 1987, ce centre a favorise la mise en place d'une coopération technologique européenne et a participe à définir les sciences cognitives comme un domaine oriente vers les pratiques en intelligence artificielle. Avec les sciences cognitives, la conception même de ce que l'on appelle science parait remise en cause : il ne s'agit plus de comprendre comment fonctionne le monde ou de d^évoiler les mécanismes de la nature, mais de construire un nouvel univers habité par des "marchines intelligentes". Si la biologie moléculaire a imposé une nouvelle facon de concevoir la vie (échanges d'informations). Les sciences cognitives semblent poursuivre les objectifs de la cybernetique : assimiler le vivant à l'artificiel.