Thèse soutenue

Le patrimoine génétique humain : étude juridique
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Auteur / Autrice : Florence Bellivier
Direction : Jacques Ghestin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Peut-on se fonder sur les concepts juridiques de patrimoine pour élaborer un régime juridique des ressources génétiques humaines, alors même que la loi du 29 juillet 1994 intégrant le corps humain dans le code civil a affirmé que ni le corps ni ses éléments ne pouvaient faire l'objet d'un droit patrimonial ? C'est à un approfondissement de ce paradoxe que cette thèse est consacrée, en trois parties. La première est un inventaire des qualifications du patrimoine génétique individuel et collectif, en législation, en jurisprudence et dans la doctrine. De l'inappropriabilité à l'exclusivisme, le génome oscille entre qualifications contradictoires que l'embryon cristallise de manière exemplaire. Il devient donc urgent de dépasser la summa divisio choses / personnes, ce à quoi peut contribuer la notion de patrimoine, projection de la personne dans le monde des choses. La deuxième partie analyse donc les deux principales théories du patrimoine, celle d'Aubry et Rau (le patrimoine comme corollaire de la personnalité) et celle de l'allemand Brinz (le patrimoine se constitue autour d'un but), chacune d'elle étant susceptible d'être exploitée dans une perspective moderne. C'est alors que l'on peut, dans une troisième partie, proposer des éléments de construction de la notion de patrimoine génétique. La notion d'indisponibilité parait à cet égard fondamentale car seule à même de structurer logiquement la sphère des échanges dont le corps fait partie. En revanche, le concept de transmission semble trop flou pour être considéré comme vraiment pertinent en la matière, si ce n'est par le biais d'une technique telle que le charitable trust, qui peut être utile pour l'organisation de la recherche sur le génome humain. On est donc en mesure de répondre par l'affirmative à la question de départ, tout en étant conscient de l'urgence d'une réflexion plus poussée sur les notions d'identité et d'origine.