Thèse soutenue

Scandale et suicide politiques : un drame social de la rupture

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Auteur / Autrice : Karine Hamedi
Direction : Philippe Braud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Lorsqu'on écrit sur les scandales dans les années 1990, on ne peut faire abstraction d'un contexte politique particulièrement lourd en affaires. Cette réflexion sociologique développée sous les deux septennats de François Mitterrand affronte donc un matériau très vaste. L'abondance d'affaires en tout genre impressionne : Greenpeace, Luchaire, Péchiney, la Société générale, les Irlandais de Vincennes, Carrefour du Développement, le vrai-¬faux passeport d'Yves Chalier, Urba Gracco liée au financement du PS et ses nombreuses ramifications, le sang contaminé, le Prêt (Pelat-Bérégovoy), le suicide de François de Grossouvre, les écoutes téléphoniques et la cellule anti-terroriste de l'Elysée etc. , la liste est loin de prétendre à l'exhaustivité. Le rapport de forces politiques traversait alors une conjoncture complexe entrecoupée notamment de deux périodes de cohabitation (1986-1988, puis 1993-1995) qui ne seront d'ailleurs pas sans lien avec la visibilité des scandales. La liste s'allongeait au fil des mois, en associant, il est vrai, des affaires aux postérités et aux conséquences politiques bien diversifiées. Ces événements ne sont toutefois pas à l’origine de cette recherche puisque l’idée de réfléchir à la place spécifique que les scandales peuvent occuper dans la théorie politique leur est antérieure. Une actualité politique très riche a cependant jalonné cette étude et permis ainsi de confronter "à chaud" certaines de nos hypothèses avec une réalité saisie sur le vif. L'analyste se touve alors en prise directe avec la façon dont les faits sont perçus et rapportés par les médias et les observateurs politiques. Comment ont-ils pu s'enflammer pour des faits qui lui paraissent a posteriori bien anodins? Par souci méthodologique et s'imposant ainsi cette obligation de distanciation qui garantit l'objectivité de leur recherche, les historiens que les scandales politiques intéressent, se tournent en majeure partie vers ceux de la IIIe République, avec il faut le souligner, une place de choix pour le scandale de Panama et surtout, l'Affaire Dreyfus. Or cette garantie qu'apporte le délai historique se révèle être aussi un handicap puisque le chercheur se trouve forcément coupé de l'ambiance "émotionnelle" qui fait partie intégrante de ce type d'événement. Cet éloignement diminue donc la dimension d'épisodes que le temps aura inévitablement affaidis.