Thèse de doctorat en Histoire
Sous la direction de Ralph Schor.
Soutenue en 1997
à Nice .
Sous la Vème république, l'immigration est devenu un thème essentiel du débat politique. Analysée à travers des sources multiples (presse, sondages, audiovisuel, fictions, discours politique, images), l'attitude de l'opinion publique à l'égard des étrangers révèle l'état des mentalités française de la seconde moitié du siècle. Effet de la décolonisation, choc de la modernité, crise économique, incohérences de la politique d'immigration, construction européenne : l'accueil des migrants a suscité une passion collective autour du sentiment de perte de l'identité nationale. Pessimisme ambiant, mise en doute des valeurs républicaines, déclin du patriotisme ont amené à présenter le thème de l'immigration comme un problème. Une forte médiatisation depuis le début des années 80 sous l'impulsion de l'extrême-droite en a été la conséquence. L'immigration, perçue comme un seul flux de main d'œuvre ouvrière, n'intéressait guère les français et concernait surtout les pouvoirs publics et le patronat jusqu'aux années 70. En revanche, à partir des années 80, les français, mieux informés, plus sensibles, donnent leur opinion et agissent. En trente ans, l'immigration est devenue une question de société ; les débats sur le droit de vote des étrangers, la modification du code de la nationalité et plus encore sur le port du foulard à l'école confirment la problématique identitaire qui se noue en toile de fond. L'ensemble des attitudes à l'égard des étrangers s'analyse en amont de notre période à travers d'une part les événements fondateurs et symboliques que sont les ratonnades du 17 octobre 1961 à Paris et les journées de mai 1968 et d'autre part au moment de l'incendie tragique d'Aubervilliers en janvier 1970, premier véritable débat national sur l'immigration. Le sentiment de l'opinion française n'a jamais été cohérent : comportements racistes, témoignages de solidarité se sont enchevêtrés dans l'actualité, les actes les plus odieux à l'encontre d'immigrés pouvant côtoyer des actions solidaires ou des scènes positives de cohabitation inter-ethnique. Les forces publiques et politiques illustrent cette diversité et dualité des comportements. Face à une extrême-droite, ouvertement hostile à la présence d'étrangers, on a retrouvé un groupe hétérogène de mouvements solidaires à l'égard des migrants : extrême-gauche, chrétiens, associations, personnages publics
Public opinion and immigration during the Fifteen Republic
Under the Ve Republic, the immigration has become an essential theme of the political debate. Analyzed through many sources (press, polls, audiovisual, fiction, political speech, images), the attitude of the public opinion with regard to foreigners reveals the French mentality state of the second half of the century. Effect of the decolonisation, shock of the modernity, economic crisis, incoherences of the policy of immigration, european construction: the welcome of the migrants has aroused a collective passion around the sentiment of loss of the national identity. Ambient pessimism, placement in republican value doubt, decline of the patriotism have brought to present the theme of the immigration as a problem. A strong mediatisation since the begining of 80's under the impetus of the extreme-right has been the consequence. The immigration, perceived as an alone flow of working labors hardly ever concerned the french and concerned especially public authorities and the trusteeship until the 70's. In revenge, to leave from 80s, the French, better informed, more sensitive, give their opinion and act. In thirty years, the immigration has become a question of society; debates on the right of foreigner vote, the modification of the code of the nationality and more again on the port of the scarf to school confirm the problematical identity that ties in cloth of bottom. The totality of attitudes with regard to foreigners analyze upstream our period, first of all across them the event founders and symbolic that are "ratonnades" of 17 october 1961 to Paris and days of may 1968 and on the other hand to the moment of the tragic fire of aubervilliers in January 1970, real first national debate on the immigration the sentiment of the french opinion has never been coherent: racist behaviors, testimonies of solidarity have confused in the current events, most odious acts against immigrants being able to live together of interdependent actions or positive cohabitation. Political and public forces illustrate this diversity and duality of behaviors. In the face of an extreme-right, openly hostile to the presence of foreigners, one has found a heterogeneous group of interdependent movements with regard to migrants: extreme-left, christians, associations, public celebrities
Cette thèse a donné lieu à une publication
L'opinion française et l'immigration sous la Vème République