Thèse soutenue

Le Droit à l'avocat dans le procès pénal : Contribution à l'étude des Droits de la partie poursuivie

FR
Auteur / Autrice : Patrice Moeyaert
Direction : Roger Bernardini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit pénal
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Face à l'appareil répressif, la défense apparait comme un droit naturel pour la partie poursuivie. Le premier corollaire de la faculté de se défendre est le droit d'être assisté par un conseil. Clef de voute des droits de la défense, l'avocat est l'élement indispensable à leur exercice. La difficulté est de déterminer quelle doit être l'intensité du droit à l'avocat. La solution dépend de l'idée que l'on se fait de la méthode la plus sure pour parvenir à la vérité. Il est possible d'estimer que l'efficacité de la répression dicte l'exclusion de l'avocat. A l'opposé, il est permis de penser que l'avocat est susceptible d'apporter un eclairage nécessaire aux autorités de poursuite. La premiere conception conduit à l'octroi de garanties minimales en faveur de la personne poursuivie et d'un droit à l'avocat affaibli. La seconde appelle la montée en puissance du droit à l'avocat. La persistance de l'approche inquisitoire aboutit a une reconnaissance modéree du droit à l'avocat au cours de la procédure, perceptible plus encore lors de la phase préparatoire au jugement, en dépit de l'influence considerable jouée par cette derniere sur l'issue de l'affaire. Les grands principes tels que la présomption d'innocence, le droit à un procès équitable et l'egalité des armes entre les protagonistes du procès penal apparaissent dans leur relativité. Une plus grande concretisation de ces principes doit permettre l'instauration d'un système contradictoire généralise. Cette évolution se traduirait par une véritable consécration du droit à l'avocat, préalable à l'effectivité du principe du contradictoire. Reconnaitre davantage à la partie poursuivie le droit à l'avocat est necessaire, mais cette exigence doit s'accompagner d'un perfectionnement sensible des règles regissant l'application du droit à l'avocat. La reconnaissance solennelle du droit à l'avocat est insuffisante à garantir un exercice satisfaisant de celui-ci. Aussi, la procédure pénale doit-elle offrir à la défense des garanties adaptées permettant au droit à l'avocat d'être effectif. Seule la réalisation de cette seconde condition est de nature à conférer une existence autre que theorique au droit de bénéficier de la defense d'un avocat.