Thèse soutenue

Les compagnies de la propagation de la foi, des origines à la révocation de l'édit de Nantes (1632-1685) : étude d'un réseau d'associations fondé en France au temps de Louis XIII pour lutter contre l'hérésie

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Catherine Martin
Direction : Louis Châtellier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Nancy 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La thèse a pour objet l'étude d'un réseau de compagnies de dévots, laïcs et ecclésiastiques, qui étaient vouées à la conversion des hérétiques. La première de ces compagnies de l'exaltation de la sainte croix fut fondée à Paris, en 1632, par le père Hyacinthe, capucin, proche du père Joseph. La compagnie de Paris utilisait essentiellement deux méthodes pour obtenir des conversions : la controverse avec les ministres protestants et l'hébergement temporaire des convertis dans des maisons de la propagation de la foi. La préparation de tous les membres de la compagnie aux controverses donnait à cette compagnie une dimension intellectuelle. Une compagnie des dames s'occupait plus particulièrement de la gestion des maisons. En 1647, une première filiale fut fondée à Grenoble. La compagnie de Paris étant progressivement entrée en sommeil dans les années 1650, le réseau s'est développé à partir de cette compagnie de Grenoble dans le sud-est de la France ainsi qu'en Avignon et en Savoie. Ces compagnies de province étaient dominées par les ecclésiastiques de haut rang, des membres des parlements et des dames de la noblesse. Ces compagnies de province ont, elles aussi créent des maisons de la propagation de la foi ou l'internement était rarement volontaire. L’idée de convaincre les protestants par les controverses et surtout les missions n'avait pas été totalement abandonnée. Cependant, au temps de Louis XIV les compagnies étaient surtout devenues les agents efficaces d'une politique qui visait à promouvoir une interprétation si restrictive de l'édit de Nantes qu'il en perdait toute signification. Cette étude montre que bien après la dissolution de la compagnie du Saint-Sacrement, il y avait en France un milieu dévot parfaitement organisé. Mais entre ces sociétés, qui n'avaient plus rien de secrètes, et la monarchie, les relations étaient désormais sans nuages.