Le structuralisme : ruptures, impasses et résurgences

par Dominique Taillefer

Thèse de doctorat en Philosophie

Sous la direction de Franck Tinland.

Soutenue en 1997

à Montpellier 3 .


  • Résumé

    Il existe une problematique specifique au developpement du structuralisme hors de la linguistique. C'est sa modelisation autour d'un primat du signe dans une dimension d'inconscient pour laquelle quatre ruptures sont requises : avec le sujet, le sens, l'histoire et l'homme. Le modele semeiologique anime la formation de la theorie de la fonction symbolique chez levi-strauss, du langage chez barthes, du discours chez foucault, de la trace chez derrida, du proces chez althusser, du signifiant chez lacan. A l'echelle de son extension a tout l'univers symbolique, le structuralisme semeiologique fait un usage systematique des quatre ruptures citees comme protocole methodologique. Dans la mesure ou sujet, sens, histoire, homme sont des categories liees a une theorie de la representation marquee par la presence du signifie, la validite du structuralisme est solidaire de la capacite de son modele a contester le primat de la representation et son lien privilegie a un cogito. Il apparait que l'unite du structuralisme n'est pas stable pour avoir ete mise a l'epreuve sur ses points d'appui [levi-strauss et le retour de l'origine] ou sur ses ruptures [lacan et le sujet]. Les caracteristiques du modele sont donc au carrefour de convergences et de divergences [la mort de l'homme]. C'est en prenant ces caracteristiques comme criteres du projet structuraliste que nous avons observe des impasses et des resurgences [autour des questions de la nature et du sens des mythes chez levi-strauss ; de l'episteme, du politique et du desir chez foucault ; de la lecture althusserienne de marx]. Au niveau du modele erige en meta-systeme le protocole methodologique et l'investigation des structures fondent un discours sur l'homme et le monde qui sterilise la raison pratique. C'est l'"evidement" du concept d'homme au profit d'un ordre symbolique tutelaire.

  • Titre traduit

    Structuralism : ruptures, impasses and resurgences


  • Résumé

    The development of structuralism away from linguistics poses its own specific problematics, that of its modellization around the primacy of the sign in a dimension of unconsciousness for which four ruptures are required : with the subject, the meaning, history and man. The semiological model prompts the formation of the theory of the symbolic function in levi-strauss, of language in barthes, of discourse in foucault, of trace in derrida, of process in althusser, and of the significans in lacan. In proportion to its extension to the whole universe of symbols, semiological structuralism makes systematic use of these four ruptures as a methodological approach. In so far as subject, meaning, history and man are categories linked to a theory of representation marked by the presence of the signification, the validity of structuralism is proportional to the capacity of its model to contest the primacy of the representation and its privileged relationship with a cogito. It appears that the unity of structuralism is not stable, as it has been put to the test with regard to its mainstays [levi-strauss and the return to the origin] and its ruptures [lacan and the subject]. The characteristics of the model are therefore at the crossroads of convergences and divergences [the death of man]. It is by taking these characteristics as criteria for the structuralist project that we have observed impasses and resurgences [in relation to the questions of nature and the meaning of myths in levistrauss ; of the episteme, of politics and of desire in foucault ; and of the althusserian reading of marx]. When the model is presented as a meta-system, the methodological approach and the investigation of structures lead to a discourse on man and the world which sterilizes practical reason. This is the "hollowing out" of the concept of man in favour of a tutelary symbolic order.

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