Thèse soutenue

Paléoichthyofaune de l'oligo-miocène de la plaque arabique : approches phylogénétique, paléoenvironnementale et paléobiogéographique

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Auteur / Autrice : Olga Otero
Direction : Mireille GayetPeter L. Forey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Lyon 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Mireille Gayet, Peter L. Forey

Mots clés

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Résumé

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La paleontologie de la peninsule arabique a ete particulierement etudiee en ce qui concerne les faunes de mammiferes, notamment ses primates anthropoides qui sont parmi les plus anciens, mais les faunes de poissons n'ont ete que tres brievement traitees. Il apparait pourtant que les ichthyofaunes de l'oligocene inferieur du sultanat d'oman et du miocene inferieur d'arabie saoudite et du sultanat d'oman sont parmi les plus riches de la plaque afro-arabique a ces epoques. Parce qu'elles sont situees, respectivement, bien avant et lors de la premiere connexion tertiaire entre la plaque afro-arabique et la plaque eurasiatique, leur etude s'integre dans la logique de comprehension de l'evolution globale des ichthyofaunes de la plaque afro-arabique et des migrations entre cette plaque et la plaque asiatique. Une etude anatomique et systematique detaillee des fossiles etant le prealable a toute analyse paleontologique, la determination de chacun des fossiles est discutee. Les taxons identifies dans les gisements oligo-miocenes de la plaque arabique sont : osteoglossiformes osteoglossidae (cf. Heterotis) ; cypriniformes cyprinidae ; characiformes characidae (hydrocynus, characidaenains) ; siluriformes clariidae cf. Clarias ou heterobranchus, clarias (clarias), bagridae (cf. Bagrus), mochokidae (cf. Synodontis) ; perciformes latidae (lates), sparidae (six types) ; tetraodontiformes tetraodontidae, diodontidae. Pour les taxons non contraints ecologiquement, l'analyse paleobiogeographique est impossible sans analyse phylogenetique. Seule l'integration des formes fossiles dans l'analyse phylogenetique par la methode cladistique (basee sur le partage exclusif de caracteres apomorphes) permet une comprehension globale des relations de parente d'un groupe. La revision anatomique et phylogenetique complete de la famille des centropomidae, integrant a la fois les formes actuelles et fossiles, a demontre que ce groupe etait polyphyletique : la famille des centropomidae (nouvelle defi nition, centropomus) et la famille des latidae (eolates, lates, psammoperca) ne sont pas directement apparentees. Eolates est le genre-frere de lates + psammoperca. L'etude de la paleoecologie des paleoichthyofaunes n'est pas purement actualiste mais est basee sur une approche double qui prend en compte l'ecologie actuelle des taxons et l'ecologie des fossiles qui leur sont attribues (notions d'archeo- et de telolimnie). Combinees a l'observation de l'etat de conservation du materiel et aux autres donnees paleontologiques et sedimentologiques, les connaissances paleoecologiques permettent alors une approche paleoenvironnementale des gisements. Ainsi, a thaytiniti et a taqah (sultanat d'oman), les elements de differents habitats (dulcaquicole, marin et mixte) corroborent les hypotheses de remaniements, dans le premier gisement, et de succession rapide de differents milieux, pour le second. En outre, ils permettent de reconnaitre la presence de marais d'eau douce, au moins temporaires. A as-sarrar (arabie saoudite), la faune corrobore l'hypothese d'un milieu de depot estuarien. De plus, elle permet d'etablir la presence tres probable du regime de crues de la riviere alimentant l'estuaire. Le continuum miocene reconnu de l'ichthyofaune d'eau douce africaine est etendu a l'ensemble de la plaque afro-arabique. La confrontation des connaissances acquises sur la paleoichthyofaune et des hypotheses paleogeographiques permet d'etablir le sens de migration des groupes de poissons d'eau douce entre l'asie et l'afrique, lors de la connexion terrestre burdigalienne entre ces deux continents, et de comprendre l'histoire des latidae lors de la fermeture de la tethys entre la mer mediterranee et l'ocean pacifique. Le cas le plus interessant est sans nul doute celui des clariidae dont l'origine africaine demontree questionne sur la position de la plaque iranienne et son association a la plaque eurasiatique ou a la plaque afro-arabique apres la dislocation du gondwana et avant la collision de ces plaques.