Les images des étrusques dans l'idéologie romaine : les exemples de Véies, Caere et Clusium, à partir de Tite-Live (livres 1 à 5)

par Gérard Salamon

Thèse de doctorat en Langues et littératures anciennes

Sous la direction de Jean-Paul Brisson.

Soutenue en 1996

à Paris 10 .

mots clés

Résumé

Le travail, qui n'est pas historique mais historiographique, etudie l'image que les cinq premiers livres de l'ab vrbe condita donnent de veies, caere et clusium, trois cites etrusques tres tot en relations avec rome et etroitement melees aux evenements de -390. Le texte de titelive, considere comme un recit suivi, est aborde comme tel : il ne s'agit pas de determiner les sources de l'historien mais d'apprecier - par confrontation du texte avec lui-meme et avec les autres recits, grecs et latins, qui subsistent - les choix qu'il fait. L'etude montre que tite-live se rattache a la tendance pro-etrusque que d. Musti a reconnue au sein de la tradition annalistique. Mais dans ce cadre, sa patricularite est de donner une image tres favorable de caere et de clusium, systematiquement presentees comme des amies de rome, et une image extremement negative de veies qui ne s'explique pas seulement par la longue guerre entre les deux cites. L'image de veies, caere et clusium depend en effet tres largement chez tite-live du role qu'elles avaient joue - ou qu'on leur pretait - dans la vie politique interieure de rome. Clusium et caere apparaissent ainsi constamment liees aux patriciens et au systeme republicain, et veies aux plebeiens et au regime des rois tyrans. La maniere dont tite-live presente le choix entre rome et veies qui s'offre aux romains de -390 s'analyse ainsi par reference aux evenements du premier siecle. Veies, cite plebeienne et sans avenir, represente pour lui ce que rome risque de devenir si elle cede a la tentation, toujours presente dans la plebe au moment ou il ecrit, de retablir la monarchie : c'est ce qu'illustre symboliquement, a la fin du livre cinq, la lutte de camille - qui peut etre un modele presente a auguste - contre le transfert de rome a veies.

Titre traduit

Images of the etruscans in roman ideology : the examples of Veii, Caere and Clusium (study in Livy's books 1-5)

Résumé

The memoir, which is not historiographic, is a study of the account, in the first five books of the ab vrbe condita, of veii, caere and clusium, three etruscan cities which established early contacts with rome and were closely intertwined with the events of 390 b. C. Livry's text, considered to be a narrative, is appreciated as such : the aim is not to identify the historian's sources but rather to appreciate the choices that he made - by way of examining the text for istelf and confronting it with other greek and latin accounts that are available to us. The study demonstrates that livy shares the pro-etruscan point of view which d. Musti identified at the very center of the annalistic tradition. But in such of framework, his particularity is to give a very favorable image of caere and clusium, which are systematically presented as friends of rome, and an extremely negative view of veii, which may not be fully explained by the lengthy war that lingered between the two cities. The portrayal of veii, caere and clusium, in fact, mainly depends for livy on the role they played - or allegedly played - in rome's domestic policy. Thus, caere and clusium appear to relate to the patricians and the republican form of government, while veii relates to the plebeian class and the kings tyrants' regime. The manner in which livy presents the choice between rome and veii for the romans of 390 b. C. May, therafter, be analyzed by referring to the events which occurred during the first century b. C. He sees veii, a plebeian city with no future, as what rome threatens to become, if yielding to the temptation, always present in the plebeian class at the time of his writings, to reestablish the monarchy. It is what is symbolically expressed, at the end of book five, in the fight of camillus - a possible example to augustus - against rome's transfer to veii.