Les vacances des familles populaires

par Pierre Périer

Thèse de doctorat en Sociologie

Sous la direction de François de Singly.

Soutenue en 1996

à Paris 5 .

mots clés

• Classe ouvrière -- Loisirs
• Vacances -- Sociologie

Résumé

La notion de vacances ne se résume pas simplement au temps d'un séjour ponctué par le rituel collectif des départs et des retours : elle intègre les rêves et projets qui le précèdent d'une part, les souvenirs et la mémoire familiale qui le prolongent d'autre part. Présentes dans les pensées et les conversations courantes, les vacances sont, en milieu populaire, la source d'une idéalisation collective. Elles offrent une alternative communautaire, égalitaire, humanitaire plus ou moins réaliste au procès individualiste, hiérarchique, utilitaire de la vie quotidienne. Pour les familles parties, le bonheur vacancier s'accomplit dans la ritualisation des pratiques plus que dans les incertitudes de l'aventure. Pour les familles non parties, la sédentarité peut être synonyme de privation voire d'exclusion mais elle peut aussi correspondre à un style de vacances domestiques (jardinage, bricolage, entresoi. . . ) Ou s'inscrire dans une continuité d'être et de faire, loin des promesses d'un ailleurs ou l'on serait autre

Résumé

The notion of holiday can't be simply summarized to the time of a stay punctuated by the collective ritual of departures and returns : it contains on the one hand dreams and plans that come before and on the other hand the memories and the family recollection that come after. Always in everybody's minds and in daily conversations, holiday is, in popular classes, the root of a collective idealization. It gives a communauty, egalitarian, humanitarian, alternative option more ore less realistic in the individualist, hierarchical, utilitarian, process of daily life. For the families who have been on holiday, holiday happiness gets fulfilled in the "ritualization" of the deeds more than in the incertainties of adventure. For the families who haven't been on holiday, the settled way of life can mean privation and even exclusion but it can also correspond to a certain kind of household holiday (gardening, do-it yourself. . . ) Or it can be written in a continuation of being and doing, far from the promises of a somewhere else where you could be another one