Thèse de doctorat en Psychologie
Sous la direction de Hubert Touzard.
Soutenue en 1996
à Paris 5 , en partenariat avec Laboratoire de psychologie sociale (1968-2009 ; Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine) (laboratoire) .
Le jury était composé de Anne-Marie De La Haye, Jean-Claude Deschamps, Amélie Schmidt-Mummendey.
L'objectif principal de ce travail qui s'inscrit dans une démarche psychosociologique est d'aborder le problème de l'identification au groupe social et l'identité qui découle de cette appartenance. Dans cette perspective, l'identité nationale comme celle qui se rattache à l'appartenance européenne ont été étudiées dans une approche pluriméthodologique chez des individus français et grecs entre 30 et 50 ans. A travers des enquêtes, des entretiens et des études expérimentales plus de 500 sujets ont été interroges dans les deux pays. Suite à une réflexion théorique sur l'identité sociale, réflexion inspirée par les théories de l'identité sociale et de l'auto-catégorisation, ce travail propose d'aborder l'identité sociale comme une représentation sociale de soi. Cette démarche permettrait d'insérer les affiliations identitaires des individus dans la représentation qu'ils ont du monde qui les entoure et dans les rapports qui le sous-tendent. Ce travail donne également lieu à une critique de l'élaboration purement cognitive ou motivationnelle du concept de soi. Cet ouvrage propose une approche qui permettrait de ne pas réifier la notion d'identité sociale. De plus, est avancée une réflexion sur le processus d'identification sociale. En ce qui concerne l'identité européenne, les résultats présentés permettent de montrer que l'identité européenne n'est pas unique. La représentation de l'Europe n'est pas la même dans chaque pays. A l'exception d'un noyau commun base sur la construction économique, la représentation de l'Europe se construit en s'ancrant sur les éléments représentationnels des nations respectives. Dans cette construction, le statut du groupe national joue un rôle principal et la rupture nord-sud apparait clairement. Les individus provenant de groupes nationaux différents construisent différemment leur conception de l'Europe qui apparait comme l'expression du monde occidental, conception qui permet aux français de mieux s'y retrouver, même si les grecs expriment plus de ferveur face à la construction européenne.
Social identity national and european identity of french and greeks
The principal aim of this social-psychological work is to discuss the process of social identification. National and European identity of French and Greeks was studied in a multi-methodological approach. More than 500 subjects, between 30-50 years old, from both countries, took part in this study. The empirical research included questionnaires, interviews and experimental studies. A theoretical debate is undertaken concerning social identity, inspired from social identity theory and self categorization theory. A critical view of the mere cognitive or mere motivational approach to identity is presented. Finally it is proposed to consider social identity as a social representation of the self. This approach permits to insert individual's social affiliations in their representation of the social world and intergroup relations and also prevents researchers from reiifing the identity concept. A discussion of the identification process is also presented. As far as European identity is concerned results indicate that this is not a unique construction. Representation of Europe is not the same for both countries. With the exception of a commun nucleous based on economy, representation of Europe depends on elements of the respective nationals representations. Individuals of different national countries have a different conception of europe. In this construction national group status plays an important role and a north-south division is also clearly marked. Europe is considered in terms of "the occident". Such a conception facilitates more the French European identity construction. However Greek seem to express more interest in Europe.