Thèse soutenue

Etude des facteurs impliqués dans la pathogenie des granulomes pulmonaires au cours de l'histiocytose X et des granulomatoses tuberculoïdes

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Auteur / Autrice : Marcel Bonay
Direction : Allan J. Hance
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Médecine
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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Les réponses immunitaires peuvent se présenter sous plusieurs formes selon la nature des évènements qui contrôlent leur déroulement. C'est le cas notamment des réponses granulomateuses au cours desquelles certains facteurs jouent un rôle déterminant : le type de structure reconnue par les cellules inflammatoires et immunitaires ; les interactions entre cellules accessoires et lymphocytes lors de la présentation antigénique ; le type de médiateurs solubles présents localement. Plusieurs facteurs essentiels au développement des réactions immunitaires et vraisemblablement impliqués dans la pathogénie des granulomatoses pulmonaires humaines telles que l'histiocytose X (ou granulomatose à cellules de Langerhans, GCL) et les granulomatoses tuberculoïdes (sarcoïdose, tuberculose), ont été étudiés dans cette thèse. Dans un premier temps, la présence de protéines de stress (heat shock proteins, HSP), qui semblent impliquées dans les phases précoces de l'immunité, a été recherchée au niveau des granulomes, comparativement au poumon normal ou en situation pathologique (intoxication tabagique, cancer). Ainsi, nous avons pu montrer que ces molécules étaient essentiellement exprimées par les cellules épithéliales bronchiolaires et que cette expression n'était pas modifiée par le tabac. De même, les cellules tumorales de la plupart des cancers bronchopulmonaires étudiés étaient positives pour les HSP. En revanche, ces protéines étaient faiblement exprimées par les granulomes sarcoïdiens et les réactions de Kveim, ce qui va à l'encontre de leur rôle dans la pathogénie de la sarcoïdose. La seconde partie de cette thèse a concerné l'étude des interactions cellulaires et des cytokines. Dans le cadre de la GCL pulmonaire, nous avons montré que des interactions entre cellules de Langerhans (CL) et lymphocytes T CD4+ sont constamment présentes dans les lésions précoces, renforçant l'hypothèse qu ‘une réponse immunitaire déclenchée par les CL est impliquée dans la pathogénie de cette maladie. Nous avons également montré que le GM-CSF, cytokine connue pour ses effets importants sur la survie et la fonction des CL, était l'un des facteurs responsables de leur accumulation dans les lésions précoces de GCL. Enfin, l'étude simultanée de nombreuses cytokines a été effectuée dans les granulomes tuberculoïdes, après mise au point d'un système de quantification de leur ARNm par RT-PCR. La comparaison de l'expression d'un large profil de ces médiateurs entre prélèvements sarcoïdiens et tuberculeux nous a permis de mieux cerner les cytokines les plus impliquées dans la pathogénie de ces affections. Surtout, des corrélations entre la production de certaines cytokines (GM-CSF, IL-8 et TNF-α) et l'expression histopathologique des granulomes ont été mises en évidence.