Thèse soutenue

Poésie et "rhétorique profonde" : Baudelaire et la tradition de l'allégorie
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Auteur / Autrice : Patrick Labarthe
Direction : Michel Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail a pour point de départ une réhabilitation de l'allégorie, comme figure centrale de la poésie baudelairienne. Envisageant les diverses traditions de l'allégorie dont l'œuvre poétique et critique porte l'empreinte, nous avons tenté d'en montrer la convergence et les métamorphoses dans une poésie qui fait de l'allégorie, un mode de pensée et de connaissance à part entière. Notre première partie étudie le rapport de Baudelaire à "la tradition chrétienne de l'allégorie" : poétique néo-chrétienne de Chateaubriand; tradition des prédicateurs du XVIIe siècle, lecture providentielle de l'histoire chez Maistre ou Ferrari. Notre seconde partie : "les aventures de psychè : héritages et avatars baudelairiens de l'idéalisme", considère successivement les traditions de l'allégorie de Winckelmann à Theodore Jouffroy; le statut de la mythologie et du modèle antique chez Baudelaire, le dialogue essentiel avec Théophile Gautier. Dans la troisième partie : "la rhétorique profonde des passions", nous étudions le lien de l'allégorie et de la passion, en commençant par ce décor allégorique de la modernité qu'est Paris, puis en envisageant successivement les "enjeux du bestiaire baudelairien"; l'économie de la haine qui préside au rapport, si ambivalent, à l'œuvre de Musset, la dialectique qui noue passion et compassion. Au terme de ce parcours, nous proposons de voir une dialectique à l'œuvre entre la permanence d'une pensée des "correspondances" dans la réflexion de Baudelaire critique - ce par quoi il se relierait à toute une "épistémè" romantique de l'analogie et du symbole -, et un déni de celle-ci dans l'expérience d'une saisie beaucoup plus fragmentaire de la réalité.