Images de l'autre dans l'oeuvre de pierre loti
Auteur / Autrice : | CATHERINE LACHNITT DE BEAULIEU |
Direction : | Daniel-Henri Pageaux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 1996 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Mots clés
Résumé
La vie de pierre loti, source de son oeuvre et point de depart de cette etude, manifeste l'importance de la figure maternelle, tres idealisee. Elle n'apparait pas seulement dans les textes autobiographiques. Les romans et relations de voyage representant l'autre, francais ou etranger, homme comme femme, temoignent de l'impossibilite d'une relation du fait, precisement, de cet attachement a la mere. C'est du moins ce que montre cette etude. La mort de l'heroine exotique qui, adulee ou execree, n'est jamais vraiment consideree comme sujet, et le sort malheureux de la fiancee francaise confirment l'echec de la rencontre entre le voyageur et l'autre-feminin. Fatou-gaye, amante et mere senegalaise constitue une exception notable. Le voyageurnarrateur semble mieux en compagnie des marins, en qui il trouve des "freres". Souvent bretons, ils sont caracterises, comme le spahi cevenol et le basque ramuntcho, par leurs particularismes regionaux. Tous sont proches des "primitifs" tahitiens ou africains que le voyageur n'a pas rejoints, les jugeant trop "rudes", pas plus que les asiatiques, trop occidentalises. L'inde le tient trop a l'ecart pour le seduire. Mais l'orient, lieu du temps immobilise, l'attire. C'est l'occasion de tableaux ou l'autre n'est que figurant avant d'etre gomme. Car l'espace depeint se vide au fil de l'oeuvre. La mer n'est qu'en apparence acces a l'ailleurs et a l'autre. Le gout du voyageur pour les espaces vides (le desert, la mer) ou fermes (l'ile, la grotte, celle du jardin natal notamment) le confirme. Il n'a cherche qu'a rejoindre son enfance, pas a ller vers les autres dont il minore, finalement, la diversite, concluant sur l'universel besoin de croire et d'aimer qu'il n'a pu lui-meme satisfaire. S'il n'est plus, au terme de ses periples, nulle part "chez lui", du moins a-t-il acquis, au milieu de toutes ces mises en scene, l'identite de l'ecrivain.