Esthétique décorative et expérience critique : Matisse, Byzance et la notion d'Orient

par Rémi Labrusse

Thèse de doctorat en Art et archéologie

Sous la direction de Éric Darragon.

Soutenue en 1996

à Paris 1 .


  • Résumé

    Ce travail part du lien, affirmé par Matisse, entre ses recherches esthétiques, fondatrices de la modernité dans les arts visuels occidentaux, et ce qu'il nomme lui-même "la connaissance et l'influence des arts de l'orient". A partir de là, l'étude cherche à répondre à trois questions : quelles étaient exactement les traditions que matisse nommait "orientales" et par quels aspects l'sont-elles retenu ? En quoi peuvent-elles avoir joué un rôle pour l'aider à bouleverser les données de l'image classique, telle qu'elle lui avait été transmise par la tradition européenne ? Enfin, dans quelle mesure de tels rapprochements peuvent-ils nous permettre, aujourd'hui, de mieux comprendre la nature de ses ambitions esthétiques ? Pour répondre à ces questions, un large usage est fait des archives personnelles du peintre, afin de suivre de manière parallèle l'émergence de son esthétique et l'évolution du contexte intellectuel et visuel dans lequel celle-ci a pris place (critiques et collectionneurs avec lesquels il a été en contact, visites et voyages qu'il a entrepris). La thèse défendue est que la réflexion autour des arts d'orient incarne tout autre chose qu'un simple aspect de l'œuvre de Matisse. D'une part, elle est indissolublement liée, chez lui, au développement de la notion de décoratif, elle-même constitutive de son esthétique. D'autre part, elle ne peut être abordée comme une influence parmi d'autres : plus que d'une influence, il s'agit d'un paradigme théorique qui permet au peintre de mieux définir sa propre position dans l'histoire et d'être alors encourage dans la réalisation de ses exigences esthétiques. Or ce besoin de compréhension de soi, ce constant effort de distanciation critique constitue l'autre grande polarité de l'esthétique matissienne. C'est pourquoi, dans le champ oriental, la référence à l'art byzantin est apparue particulièrement éclairante : héritière directe de l'antiquité gréco-romaine, la civilisation byzantine a en effet conçu un art fonde sur une esthétique totalement opposée a celle de l'antiquité, une esthétique non-mimétique qu'on peut, avec Georges Dutuit (gendre de Matisse et byzantiniste lui-même), qualifier de "haute décoration figurative". Elle a donc fourni au peintre et peut également fournir au critique contemporain des éléments conceptuels pour mieux comprendre la relation à la fois conflictuelle et féconde entre souci de création décorative et souci d'investigation critique.


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  • Détails : 3 vol. (1212 f.)
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  • Disponible pour le PEB
  • Cote : MFiche 223/2022
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  • Disponible pour le PEB
  • Cote : Mf 15271
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