Thèse de doctorat en Esthétique
Sous la direction de Gilbert Lascault.
Soutenue en 1996
à Paris 1 .
La réception critique des œuvres de Courbet et Manet peut laisser croire que le succès de l'art moderne - dont ils furent les premiers "maitres" - a été fonction de sa capacité à déplaire et à paraitre incompréhensible. Pourquoi leurs œuvres furent-elles ainsi reçues ? Nécessitaient-elles un autre type de compréhension de l'expression artistique ? Quelles furent leurs intentions ? Le problème du "réalisme" dans l'art, manifeste par le premier, permet-il de répondre à ces questions ? Pourquoi la façon dont Manet voulut "rendre son impression" fut-elle incompréhensible et risible? Pourquoi ses œuvres qu'il affirmait "sincères" révèlent-elles ces réminiscences de tableaux et gravures anciennes ? Autant de questions qui permettent de dégager celles de l'auteur et de l'originalité. Question essentielle que leurs œuvres paraissent avoir pose de façon critique. Une critique dont le rire qu'elle suscita peut s'apparenter à l'ironie. L'ironie, notamment de l'œuvre de Manet, que la pensée de Mallarmé nous a permis d'appréhender. Pensée du poète à laquelle il importe d'accorder une attention toute particulière car ce dernier avait confié avoir été le "témoin quotidien inoublieux" de "l'enseignement" de l'artiste; "enseignement" qui aurait consisté à vouloir, "chaque fois", se mettre en jeu. Mise en jeu dont il devait ressortir qu'il "n'eta(i)t autre que tous" soit un jeu qui mettait fondamentalement en question l'originalité de l'artiste.
Mockery of the masters of modern art : Courbet and Manet
The way the works by Courbet and Manet were critically received can lead us to believe that the success of modern art - of which they were the first masters - depended on its ability to displease or to look incomprehensible. Why were their works received in such a way? Did they need another type of understanding oft artistic expression? What were their intentions? Does the problem of "realism" in art, demonstrate by the first, allow to answer those questions? Why was the way Manet meant to "render his impression" incomprehensible and ludicrous? Why do his works - that he claimed to be "sincere" reveal reminiscences of old paintings and engravings? All those questions seem to be asking the question of the artist and of originality. Their own works seem to have asked this crucial question in a critical way. This critique engendred laughters that could ve assimilated to irony ; this irony, especially the one found in Manet's works, Mallarme's thinking taught us to apprehend it. We ought to pay special attention to the poet's tinking, for he confessed to have been the "daily and heedful witness" of the artist's "teaching"; a teaching that would have consisted to be willing, "each time", to bring oneself into play. From such a play had to be concluded that he "was no other thant the rest".