Thèse soutenue

Autorité, libéralisme et organisation : dynamiques du projet fayolien
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Auteur / Autrice : Florence Rigault
Direction : Bernard Gazier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1996
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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De la doctrine administrative d'Henri Fayol, ingénieur puis directeur général de la société Commentry-Fourchambault de 1860 à 1918, on retient d'ordinaire l'adage "administrer, c'est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler". Cette courte maxime, dont la simplicité est l'aboutissement de toute une construction théorique contient les principaux concepts fondateurs des futures théories des organisations. La présente recherche se donne pour objet la définition du projet fayolien dans sa globalité : théorique, historique au regard de la pensée économique et épistémologique. La lecture que nous proposons des travaux de Fayol comporte quatre volets : une philosophie de l'administration, l'administration dans le secteur public, l'administration expérimentale et l'enseignement administratif. La structure formelle de l'entreprise s'organise autour du principe d'autorité. Dans ce cadre, Fayol aspire à un ordre social dans lequel fonctions et capacités sont en accord, dans lequel l'intérêt général prime sur l'intérêt particulier. Alors que le paysage théorique français, au début du XXe siècle, fait montre d'une certaine diversité avec quatre courants (la taylorisation, l'amarisme, le belotisme et le fayolisme), le discours se concentre rapidement sur la problématique taylorienne. La reconstruction des sources intellectuelles de la doctrine administrative nous amène à examiner ses fondements épistémologiques au travers de l'application par Fayol de la méthode expérimentale. L'approche du libéralisme fayolien nous conduit à envisager celui-ci comme le prolongement des analyses de Leroy-Beaulieu et de Colson et la préfiguration du libéralisme "constructeur" de l'entre-deux-guerres. Au-delà d'un certain libéralisme, le véritable enjeu du discours fayolien est la reconnaissance de la légitimité de l'ingénieur et du directeur au sein de l'entreprise. La "popularité" de Fayol ne nait pas en France à la parution d'administration industrielle et générale en 1916, mais outre-Atlantique dans les années trente, grâce au colonel Urwick et à Luther Gulick qui donnent ainsi naissance au second fayolisme. Enfin, une relecture des travaux de Chester Barnard et d'Herbert Simon nous conduit à y repérer une filiation essentielle de la doctrine administrative.