Thèse de doctorat en Environnement et écosystèmes marins et continentaux
Sous la direction de Serge Frontier.
Soutenue en 1996
à Lille 1 .
Le peuplement macrobenthique des sables fins envasés à Abra Alba dans la partie française de la mer du Nord présente d'importantes fluctuations saisonnières, pluriannuelles et imprévisibles d'abondance et de structure. Afin de contribuer à la compréhension de cette cinétique, une approche systémique de la dynamique de ce peuplement et de la phase de vie méiobenthique a été effectuée à trois échelles spatiales pendant deux années en prenant en compte les principaux paramètres environnementaux. Cette approche est développée à l'aide de techniques basées sur l'analyse canonique des correspondances étendue à un cadre spatio-temporel. Les résultats du suivi des taxa du méiobenthos temporaire met en évidence une relation entre les échelles spatiales d'observation et l'importance relative des facteurs biotiques et abiotiques contrôlant la structure du peuplement : domination des facteurs biotiques à une échelle spatiale d'observation faible (1 km2) et des facteurs abiotiques à une echelle spatiale plus importante (40 km2). L'étude du peuplement macrobenthique illustre l'influence du recrutement massif du couteau ensis directus sur la dynamique de la communauté aux différentes échelles d'observation. Cet évènement a provoqué une bifurcation dans l'évolution du système, le faisant passer d'un bassin d'attraction dominé par Abra Alba vers un nouveau bassin dominé par ensis directus et les polychètes lanice conchilega et spiophanes bombyx. L'évolution de la structure du peuplement est beaucoup plus rapide à une petite échelle d'observation alors qu'une relative stabilité apparaît à grande échelle. Cette structure est influencée de manière significative par la granulométrie du sédiment uniquement à l'échelle d'observation de 40 km2. L'existence de microhétérogénéité spatiale pouvant perturber l'interprétation des suivis a long terme à été mise en evidence. Il apparaît que l'échelle spatiale d'observation et le facteur temps sont primordiaux dans l'interprétation des phénomènes écologiques et que les facteurs environnementaux classiquement pris en considération dans les études benthiques ne permettent d'expliquer qu'une faible proportion de la variabilité observée.
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