Les recompositions identitaires dans le monde musulman : texte d'introduction pour le doctorat sur travaux

Recasting identities in the muslim world

• Auteur / Autrice : Olivier Roy
• Direction : Rémy Leveau
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Science politique
• Date : Soutenance en 1996
• Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Mots clés

Mots clés contrôlés

Relations extérieures

Émigration et immigration

Réseaux sociaux

Islam et politique

Identité collective

Résumé

Nous partons de deux concepts de base : celui de la Acabiyya ou groupe de solidarité et celui de Oummah, ou communauté des croyants. Tous deux contournent l'Etat, même s'il y a un fait de l'Etat. Nous voulons montrer que ces deux niveaux d'identités ne sont pas une donnée venue de la tradition mais sont recomposés. Les Acabiyya s'articulent sur un système extérieur (Etat, réseaux internationaux, émigration, guerre etc. ) Qui induisent une transformation intérieure mais modifient aussi leur forme de perpétuation. Quant au concept de Oummah, son opérativité n'est pas politique, mais permet la reformulation identitaire d'une population acculturée, sur la base d'un code et non d'une culture nationale, ethnique ou traditionnelle. C'est parce que la religion fonctionne comme code et non comme culture qu'elle peut servir de marqueur identitaire pour une re-communautarisation d'une population déracinée.

We start from two basic concepts: the Acabiyya or solidarity group, and the Ummah or the community of the believers. Both bypass the State as an institution, even if the state is a given fact. These two identity levels are not a legacy from the tradition but are recast through inter-relations with modern history and institutions. The Acabiyya are geared up on an external system (State, international networks, emigration, wars etc. ), which entails an internal transformation and changes its way of reproduction. The concept of Ummah is not politically relevant, but allows an identity reformulation of an acculturated population, on the basis of a "code" and not of a culture. It is because religion works as a code and not as culture that it could be the identity marker for the communautarisation of an uprooted population.