Les grammaires de 1910 à 1970
Auteur / Autrice : | Étienne Karabétian |
Direction : | Marie-Françoise Mortureux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Linguistique |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Résumé
De 1910 à 1970, les grammaires scolaires reproduisent l'ancienne division entre grammaire normative et grammaire exégétique alors que la syntaxe théorique progresse. Ni le développement de l'analyse logique, ni le passage du couple proposition phrase au couple phrase simple phrase complexe ne permettent à la grammaire scolaire de progresser dans la voie de la transposition didactique des travaux de syntaxe théorique. La seule avancée est constituée par l'importation de la notion de récursivité mise en œuvre pour la question du groupe du nom. Il faudra attendre les années 1970, avec ce qui s'est appelé la grammaire d’Operations (principalement l'addition, la soustraction, le déplacement, le remplacement d'un constituant), pour observer un progrès important. La mutation la plus importante voit la grammaire affective ou grammaire psychologique, par le biais du style devenu stylistique, se superposer aux vestiges de la grammaire logique. Ce développement de la partie exégétique (et figurative) de la grammaire permet la renaissance du couple grammaire rhétorique qui est devenu un couple grammaire stylistique. Ainsi se renforce le caractère mentaliste de la grammaire scolaire avec son métalangage mettant sur le même plan d'une des critères formels et fonctionnels et d'autre part des critères notionnels à la fois d'ordre logique et d'ordre psychologique. En conclusion, la grammaire scolaire reste attachée a la mécanique de l'analyse et fonctionne comme une matière qu'on apprend. Pour compenser cette faiblesse, elle va développer une composante psychologique et affective servant, en réception, a la paraphrase des textes littéraires. Elle reste attachée au rapport pensée-langue en attendant de se développer, ultérieurement, du côté des moyens d'expression là ou l'analyse logique a précisément échoué. Le terme de grammaire traditionnelle méritait d'être éclairé par ses deux composantes essentielles : la grammaire logique et la grammaire psychologique.