Thèse soutenue

Les inhibitions chez l'enfant face à l'acte d'écrire : violences au quotidien

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Danielle Germani
Direction : Rémi Hess
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 8

Résumé

FR

L'ecrire est un acte de violence sur soi et sur les autres. Par sa socialisation, la reecriture critique de l'ecrit est le passage risque de l'expression a la communication : lieu d'agression de soi et des autres par, dans et au dela du texte et sa lisibilite. L'enonce dysfonctionnant est un lieu marque par les conflits vecus par le sujet de l'enonciation : lui-meme objet d'enjeux des enonciateurs-parents que representent les instances professeurs. L'ecriture est un espace constamment traverse de dangers : sur les axes paradigmatique du choix, syntagmatique de l'organisation de la phrase, du texte et l'emploi du trope, espace d'ecart et de lien, deux formes de desobeissance ou de trahison. Faire ecrire est egalement violence. Les enseignants, habitues au monde factice et souvent paradoxal de l'institution scolaire, confondent obstacles (de savoir, pratique, et comportement) avec ce qui provoque des dysfonctionnements : les inhibitions face a l'ecrit et a l'acte d'ecrire. Ces blocages sont sanctionnes par une evaluation (intra et interpersonnelle) de l'objet ecrit et de l'individu scripteur. Evaluations speculaires ou sont - de facon identique et identitaire - engages les enseignants. Elles revelent leur maitrise reelle de l'ecrit, et leur relation reelle (d'enfant, d'enfant, ou d'infans*) a l'ecrit. Ainsi l'ecrit, objet d'une didactique instituee ni pragmatique ni instituante de l'interet d'ecrire, est une autorisation impossible. L'espace angoissant du "faire bien" signifie le non-faire, non-savoir, surtout non-etre. En classe, le sujet de l'enonce detruit le sujet de l'enonciation, et reciproquement.