La médecine et la maladie dans le théâtre de Molière : l'imaginaire de la mélancolie

Medicina et agritudo in molieris comedia. Sive de melancholia

• Auteur / Autrice : Patrick Dandrey
• Direction : Jacques Morel
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Lettres
• Date : Soutenance en 1994
• Etablissement(s) : Paris 3

Mots clés

Mots clés contrôlés

Molière (1622-1673)

Mélancolie

Médecins

Maladies

Hypocondrie

Résumé

Or medicina et agritudo in molieris comoedia. Sive de melancholia.

Cette etude constitue la premiere analyse systematique consacree aux relations entre les malades, par feinte ou par force, et les medecins, imposteurs ou dupes d'eux-memes, que met en scene moliere, de ses lointains debuts - depuis le medecin volant, farce de province remaniee en amour medecin puis en medecin malgre lui - jusqu'a sa derniere creation : le malade imaginaire, prolongement et aboutissement des scenes de mystification medicale incluses dans l'intrigue de monsieur de pourceaugnac. L'ouvrage degage la continuite de la demarche du poete sur le sujet : - une continuite dramatique, fondee sur l'elaboration progressive d'un modele de "comedie medicale", d'abord derive sinon meme imite de ses predecesseurs, enrichi ensuite par des contaminations fecondantes, enfin transcende en une comedie de caractere tout originale, participant a plein de cette dramaturgie de l'imagination chimerique et obsessionnelle qu'illustrent les grands chefs-d'oeuvre du poete comique; - une continuite fondee aussi sur la persistance et l'approfondissement d'une visee satirique qui s'epanouit peu a peu en interrogation ethique sur les conditions et les effets de l'imposture, de l'erreur et de l'autosuggestion hallucinee, matiere premiere du ridicule et expression de la folie humaine; - enfin et surtout une continuite, une coherence meme, d'ordre anthropologique, si l'on peut ainsi dire, puisqu'elle procede de la similitude etrange et meconnue entre les pathologies et les diagnostics successivement mis en scene par ces comedies : tous les (faux) malades de moliere, en effet, sont reputes atteints d'un meme mal, la melancolie, sous ses deux formes majeures, hysterique chez les trois jeunes filles, hypocondriaque chez les deux barbons.