Thèse soutenue

Violence et sécurité urbaines en Afrique du Sud et au Nigeria : Durban, Johannesburg, Kano, Lagos, Port Harcourt

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Auteur / Autrice : Marc-Antoine Pérouse de Montclos
Direction : Jean Leca
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Mots clés

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Résumé

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A travers cinq cas d’études, dont trois au Nigeria (Port Harcourt, Lagos et Kano) et deux en Afrique du Sud (Johannesburg et Durban) un premier objectif de cette thèse est de cerner le rôle de la ville dans la violence, et de le replacer dans son contexte national et régional. La difficulté est qu'en Afrique les interprétations des mondes urbain et rural sont nombreuses et complexes. La fluidité de l'enracinement citadin rend subtile la définition d'une violence urbaine qui n'est certes pas n'importe quelle violence se produisant en ville, mais qui n'est pas non plus le résultat de la seule concentration de population. Entrent en compte certaines spécificités propres à l'organisation de la cité africaine: ataxie nigériane, ségrégation sud-africaine, absence de municipalité, structure démographique qui accorde une place centrale à une jeunesse fragilisée par la déscolarisation et le relâchement de l'encadrement familial, coexistence de modernités différenciées marquée par les interdépendances des secteurs structurel et informel de l’économie et parfois, les liens de clientélisme entre le bidonville et le quartier planifié, persistance d'affiliations traditionnelles, etc. Nos monographies font ressortir des agglomérations ou les facteurs urbains de la violence dominent (Johannesburg, Lagos, Kano) et d'autres ou les facteurs régionaux l'emportent (Port Harcourt, Durban)> avec ces nuances, un deuxième objectif de notre thèse est d’étudier les effets de la violence sur la ville, tant du côté des pouvoirs publics (planification urbaine, organisation territoriale, positionnement des forces de l'ordre, modes de justice et de prévention), que des acteurs privés (montée de pratiques d'autodéfense plus ou moins organiques et plus ou moins contrôlées, bouleversement des flux d’échange et des marchés immobiliers, recomposition des quartiers, renfermement architectural). Happée par des turbulences de tout genre, la ville perd sa fonction de progrès au profit du ghetto.