Thèse soutenue

La construction de la mémoire de la ville : Nantes (1914-1992)

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Auteur / Autrice : Didier Guyvarc'h
Direction : Alain Croix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Rennes 2

Résumé

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Cette étude de cas, qui a pour cadre Nantes au 20e siècle, porte sur les constructeurs, les outils et les thèmes de la mémoire collective observables à l'échelle d'une ville. Les deux guerres mondiales puis l'essor associatif des années quatre-vingts multiplient les acteurs collectifs de la remémoration dont les raisons d'agir sont différentes et parfois opposées. L'analyse des outils utilisés - cérémonies commémoratives, noms de rues, plaques, écrits, production d'images - permet de périodiser la construction mémoriale qui est rythmée par quelques grands événements et par les mouvements plus longs de l'économie. De 1914 a 1944, la grande guerre est le plus important chantier de la mémoire a Nantes ; son utilisation est une source de pouvoir qui révèle les enjeux et la permanence des clivages idéologiques. Apres 1945, les souvenirs de la seconde guerre mondiale divisent plus qu'ils ne rassemblent, comme le montrent les cérémonies séparées destinées à commémorer les cinquante otages d'octobre 1941. A partir des années soixante-dix, un double mouvement s'amorce. D'une part, des associations se forment pour porter la mémoire d'un groupe ou pour exhumer des pans oubliés du passé de la ville. D'autre part, des sanctuaires de la mémoire, comme les cinquante otages, sont revisités alors que des thèmes refoulés, comme la traite des noirs, sont mis au jour. La ville semble passer, de 1914 a 1992, d'une mémoire plurielle à la juxtaposition de mémoires différentes