Thèse soutenue

Crises économiques et conventions d'évaluation : un développement des intuitions keynésiennes

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Auteur / Autrice : Philippe Norel
Direction : Jacques Léonard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Poitiers

Résumé

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Le concept de crises ici défendu se fonde sur les principes keynésiens d’incertitude et d’évaluation (nécessairement monétaire). La crise devient alors rupture dans l’économie monétaire de production, résultant d’une disparition de la convention d’évaluation, elle-même liée; à court terme au processus concret de la demande effective d’une part à la sensibilité financière intrinsèque au système productif d’autre part, à long terme aux gains de productivité et aux changements quant à la répartition du revenu. La première partie réinterprète la théorie du multiplicateur qui ne prend sens que dans un processus concret de rationnement de l’offre (à l’exclusion de tout "multiplicateur logique"). Elle opère une relecture des thèses néo-cambridgiennes sur la répartition pour mettre en évidence le rôle pivot du marché financier : à tout système productif est associable un profil de sensibilité financière qui conditionne le déclenchement des crises. Elle reconsidère enfin le statut de la préférence pour la liquidité, concept exclusivement microéconomique exprimant un arbitrage monnaie-titres que Keynes n’a pas contextualise dans les situations de crise, c’est à dire d’incertitude radicale. Une deuxième partie met en perspective le concept de crise ainsi fonde avec les théories réelles de la croissance et du cycle d’une part, les théories monétaires du cycle court et des crises d’autre part, les analyses des mouvements longs enfin. La troisième partie constitue une relecture des cycles Juglar et de la "grande dépression" de la fin du XIXème siècle à la lumière de la théorie du déclenchement des crises précédemment dégagées.