Thèse soutenue

L'approche d'autrui, dans l'oeuvre romanesque de Maurice Blanchot

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Auteur / Autrice : Martha Pulido
Direction : Nicole Celeyrette-Pietri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 12

Résumé

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Cette étude présente le thème de la transformation du regard par rapport à l'autre, ce qui implique, inévitablement, une transformation de la perception de l'oeuvre littéraire, ainsi que du temps propice à la création. L'oeuvre de Blanchot parle de l'homme contemporain et lui pose une question essentielle : A quoi sert la littérature ? C'est ainsi qu'Aminadab et Le Très Haut traitent du regard de la loi et de comment s'en débarrasser, nous offrant une transgression comme réponse. L'Arrêt de Mort et La Folie du Jour s'avèrent la transgression de la loi de la Vie et de la Mort, la transgression de la raison et la transgression du récit, Thomas l'Obscur étant la proposition d'assumer les conséquences de ces transgressions. La transgression permet alors d'approcher la lecture de l'oeuvre d'un point de vue différent. Il s'agit dans Au Moment Voulu, Celui qui ne m'accompagnait pas, Le Dernier Homme et l'Attente, L'Oubli, d'une mise en chant du langage, accompagnée d'une mise en langage du chant. Le personnage qui permet cette approche est le poète errant, Thomas, dont nous avons approché la figure du Suppliant et du Troubadour. L'oeuvre blanchotienne se présente ainsi comme un défi envers la loi en général, et envers la loi de l'écriture et de la lecture, en particulier, elle sert alors à oublier le poids de la loi. Cependant, la dernière page de l'oeuvre L'Attente, L'Oubli (dernière oeuvre traitée dans notre analyse), qui est bien plus musique et poésie, nous montre le mouvement vers lequel Blanchot aurait vraisemblablement poursuivi son oeuvre, s'il avait continué d'écrire ; entraînant danse, regard, chant et paroles, dans un rythme qui éloigne, inconditionnellement, la loi d'un espace qui n'appartient qu'à la création. Par conséquent, L'Amitié, Le Pas au-delà et L'Ecriture du Désastre, publiées entre 1971 et 1980 (et que nous n'avons pas traité dans notre étude), sont des oeuvres qui échappent à une classification littéraire traditionnelle, ne pouvant être considérées ni en tant qu'oeuvres romanesques ni en tant qu'oeuvres philosophiques isolées, mais en tant qu'oeuvres appartenant à une écriture au sein de laquelle le mouvement du langage rythmé au chant se définit comme personnage, événement, temps et espace