Thèse de doctorat en Sciences économiques
Sous la direction de Pierre Llau.
Soutenue en 1994
à Paris 10 .
On construit des séries de comptabilité nationale sur longue période pour la France : PIB calculé à partir de trois sources distinctes (productions, demande, revenus), prix, tee. Ce cœur est complet par des indicateurs économiques, par des séries de capital, d'emploi, de chômage et de richesse des agents évaluées à partir d'enquêtes, de recensements et de données fiscales. Cette base de données dès l'occasion de relire l'histoire macroéconomique de la France a l'aide des théories actuelles en estimant des modèles d'inspiration néokeynésienne et en privilégiant les formes structurelles. Les principaux apports concernent une modélisation du système d'étalon or sans courbe lm ou le taux d'internet est fixe par l'équilibre de la balance des paiements, un modèle d'autoréalisation des anticipations de taux de change pour expliquer la crise des années vingt, un modèle de portefeuille pour expliquer par un effet d'offre de surcroit de croissance et l'entrée tardive dans la crise à la suite de la stabilisation. Poincaré, un modèle incluant la durée du travail pour étudier les politiques du front populaire. On discute par des simulations l'influence des crises agricoles, du protectionnisme, de la répartition des revenus sur la croissance et les fluctuations avant 1913. Deux chapitres sont consacrés à une exploration économétrique systématique des grandes fonctions macroéconomiques sur tout le siècle. Nous cherchons à évaluer la thèse selon laquelle la France serait passe d'un régime "concurrentiel" à un régime "monopolistique". Apres avoir défini ces deux régimes dans un cadre néokeynésien, nous montrons que si l'entre-deux-guerres joue un rôle charnière, il faut se garder de tout gradualisme car on y trouve des caractéristiques des deux régimes. Par contre l'économétrie de la demande de facteurs montrent la robustesse du modèle néokeynésien (demande, cout relatif, profitabilité, durée du travail).
A Macroeconomic analysis of France during the twentieth century
National accounts series are computed for France on a long period: gap according to three sources (output, expenditures, and income), prices and sector accounts. Economic indicators, physical capital, employment, unemployment, wealth are also computed using surveys, census and fiscal books. This data base gives an opportunity for rereading the macroeconomic history of France through the present theories. For that, we estimate neokeynesian macro models in structural forms. Our main contributions deal with the modelling of the pre-war gold-standard system without an lm curve because the interest rate is fixed by the balance of payment equilibrium. We then explain the crisis of the franc in the twenties by a model with self-fulfilling theories and expectations. The Poincare stabilization and the delayed entry of France in the great depression are explained by a supply effect in a portfolio macro model. Lastly, we study the impact of the popular front policy with an estimated macro model including the weekly labor duration. We discuss also with simulations the impact of agricultural crises, of protectionism, of income distribution and financial yields on fluctuations and growth before 1913. Two chapters show estimates of the usual macroeconomic functions over the whole century. We ask whether France’s economy moved from a "competitive" regime to an "oligopolistic" regime. In that aim, we define both regimes in a neokeynesian framework and test for a change of coefficients. If the interwar period is a turning point, there is no gradual change because features of both regimes can be found. On the other hand the econometrics of factor demands shows the robustness of the neokeynesian model (demand, user cost of capital and labor, profitability and work duration).
Cette thèse a donné lieu à une publication en 1993 par CNRS à Paris
Une analyse macroéconomique de la France au XXe siècle