Thèse soutenue

La mort classique : pour une poétique du récit de mort dans la littérature en prose de la seconde moitié du XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Constance Cagnat-Debœuf
Direction : Philippe Sellier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'enjeu de ce travail est d'étudier l'écriture de la mort de l’élite socio-culturelle de la seconde moitié du XVIIe siècle. Deux types de témoignages littéraires- les lettres de consolation et les récits de mort-ont été analysés. Il convient d'apposer le traitement qui leur fut réservé. Hormis de rares exceptions, le discours sur la mort, dont la consolation est l'occasion, n'est guère original : les mêmes thèmes sont développés d'une lettre à l'autre ; en outre, ils figuraient déjà dans les consolations héritées de l'antiquité. Au contraire, le récit de mort s'est avéré constituer un lieu stratégique où s'affrontent la pression des modelés, les rues de l'auteur et sa sensibilité personnelle. L'hagiographie nous a ainsi paru influencer doublement la représentation de la mort : elle est responsable d'une part de la constitution d'un langage du récit de mort, ou des simples faits sont devenus des signes de la sainteté du défunt; elle contribue d'autre part à rendre compte de la perméabilité des esprits au merveilleux qui surgit autour de la mort. Mais la mort au lit et l'exécution publique ont également élu pour se dire des formes caractéristiques de leur nature spectaculaire comme le théâtre et la peinture. Quant à la mort subite, elle offre deux visages, étant pour les uns la male mort par excellence, pour les autres une issue heureuse et même souhaitable : ce double-discours a favorisé une utilisation stratégique du récit de mort. Deux œuvres pour finir ont été soumises à un éclairage particulier : la correspondance de Mme de Sévigné et les mémoires de M. De Pontis offrent du récit de mort un traitement à la fois original et emblématique de ce que fut la pratique de l’élite pendant cette période.