Thèse soutenue

Théophile Gautier, critique d'art, dans les années 1830

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Auteur / Autrice : Francis Moulinat
Direction : Bruno Foucart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Résumé

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La critique d'art de Théophile Gautier a suivi la même évolution que sa pensée littéraire. Elle est passée du romantisme à une mise à distance de celui-ci. Entre 1836 et 1838, Gautier reporta, sur la critique d'art, le sacerdoce que l'écrivain était censé exercer sur la société. En se faisant le champion de la souveraineté de l'artiste, en acclimatant au journalisme le romantisme, en pratiquant la critique des beautés qui est une adhésion entière à l'œuvre, au travers de sa description, il inventa la critique artiste. Gautier a vue en Paris et Munich les deux ateliers où s'inventait le futur. Mais, c'est à Paris qu’Ingres, par le dessin, Delacroix, par la couleur, avaient rénové la peinture et formé ceux qui formuleraient la synthèse de leur art. Gautier a aussi noté, à partir de 1837, le recul du romantisme pictural et l'influence grandissante du dessin et du style. Ce modèle binaire, fut reporte sur le paysage, mais non sur la sculpture, art essentiellement antique, ne devant montrer que la beauté. Dans l'esthétique de Gautier, contrairement au naturiste qui copiait la nature, l’artiste supérieur abritait en lui un microcosme et un idéal. Exprimer sa vision de la beauté était sa mission; Gautier l'étendit à la vie entière. L'artiste, en concevant des objets, reconquerrait son sacerdoce perdu, éduquerait la société et susciterait une nouvelle renaissance. En développant une telle utopie et en divinisant l'art, devenue valeur suprême et refuge où oublier le réel, Gautier formula une esthétique, romantique par la place conférée à l'artiste, éclectique, car elle acceptait la couleur et le dessin, novatrice, car elle préfigurait nombre de courants de la seconde moitié du siècle.