Thèse soutenue

Documentaliste, une profession en quête d'identité : le cas des documents de presse
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Auteur / Autrice : Christine Leteinturier-Laprise
Direction : Francis Balle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 2

Mots clés

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Résumé

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Cette analyse de l'identité professionnelle des documentalistes s'appuie sur une enquête par entretien réalisée auprès de 55 documentalistes de presse. Dans une première partie nous décrirons la doumentation de presse, en tant que secteur d'activité : évolution et structure actuelle du marché. Le rappel des composantes d'un système général d'information documentaire permet de caractériser dans sa spécificité l'activité documentaire dans la presse et de situer la fonction documentation dans la rédaction. Le rapport de force entre journalistes et documentalistes est très inégal. Les journalistes adoptent vis-à-vis de la documentation, des comportements assez contradictoires : légitimation en interne mais refus de toute légitimité à l'extérieur de l'entreprise médiatique. La documentation de presse apparaît comme une zone d'incertitude, un enjeu relationnel et de pouvoir entre les deux professions. Malgré une absence originelle de vocation pour la documentation souvent compensée par une passion pour l'information et l'actualité, les documentalistes rencontrés proposent une vision fortement idéalisée du métier. Ils montrent également un véritable attachement, à sa dénomination même, "l'étiquette" qu'aucun ne rejette bien au contraire. La primauté accordée au secteur -les médias- sur l'activité -la documentation-, l'absence d'esprit carriériste facilitent idubitablement l'insertion dans l'entreprise et permettent de réuire la zone de conflit avec les journalistes. Cet idéal de la documentation est très peu conforme aux représentations qui en sont proposées. Dans l'esprit du grand public, c'est encore le stéréotype du bibliothécaire qui semble dominer, alors que les employeurs recherchent des documentalistes "actifs, ouverts et créatifs". . . La médiatisation du métier est faible hors de la littérature professionnelle et de conseils de carrières aux étudiants : c'est alors le retour au livre, sinon aux archives. . . Incertitude, brouillage et contradictions caractérisent l'identité professionnelle des documentalistes de presse. Si ce "flou" permet une insertion correcte dans l'entreprise et un exercice satisfaisant du métier, il est par contre nuisible à une représentation claire du métier dans le champ social. Et pourtant aucune stratégie collective n'est acceptée, alors qu'il semble qu'elle seule pourrait apporter un correctif efficace à cette contradiction, et tout particulièrement permettre d'améliorer l'image sociale du métier. L'individualisme transparait dans le refus d'une professionnalisation quelconque. Les documentalistes de presse ne sont d'ailleurs pas isolés, l'ADBS (principale association de documentalistes en France) ayant elle-mêmeune position très proche. Elle a une politique d'adhésion très large, très ouverte, ne pratiquant guère d'exclusive, ce qui rend ses frontières incertaines et l'a conduite à changer de dénomination. . . Vis-à-vis de "leur" association, les documentalistes sont très critiques et participent très peu à ses activités. La structure très souple qui les réunissait, le groupe Presse de l'ADBS, s'est dissoute. Tout cela ne vaut pas le dialogue direct avec celui qu'on a choisi dans le cadre d'une confraternité limitée.