Christ caniculaire : de l'Étoile de la Nativité
par Odile Ricoux
Thèse de doctorat en Anthropologie
Sous la direction de Claude Gaignebet.
Soutenue en 1994
à Nice .
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Résumé
Alors même que le récit de l'évangéliste Mathieu associe explicitement la venue du Christ à l'apparition d'une étoile, et qu'il formule cet évènement dans les termes exacts d'un lever héliaque - phénomène régulièrement observé par les astronomes de l'Antiquité et consigné dans des calendriers stellaires -, il est curieux de constater que la date de la Nativité, telle qu'elle a été fixée par l'Église, au IVème siècle, pour supplanter les fêtes païennes du natalis solis invicti, ne rend pas compte de telles données astronomiques. Il s'agit donc de (re)poser la question de Noël selon les principes d'une "astronomie bien tempérée" - ainsi que les a définis Claude Levi-Strauss en ses Mythologiques, le cru et le cuit -, et en se fondant sur un commentaire au Timée de Platon, développé par Chalcidius qui identifie clairement l’étoile apparue aux mages à l'astre du chien, à Sirius (eeioioc), l'étoile la plus brillante de la constellation de la Canicule, l'homérique "omopivoc, do ", porteur d'épidémies ou autres calamités, l'astre par excellence qui surpasse en magnitude toutes les autres étoiles de la voûte céleste. En Égypte, elle est appelée Sothis: elle se lève le 1er thoth (jour de l'an) de l'année sothiaque - jour anniversaire de la création du monde -, et marque le début de la crue salvatrice du Nil. Ce lever héliaque, observé pour la latitude de Memphis à l'aube du 19 20 juillet (du calendrier julien), est noté le 25 juillet sur le calendrier romain. Aussi est-ce à la lumière de Sirius et des traditions attachées à son lever qu'il convient de relire les prophéties messianiques et les différents épisodes évangéliques, de tracer les contours caniculaires de la vie du Christ, de reconstruire en termes sothiaques les grands axes du calendrier liturgique
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Titre traduit
Canicular Christ : on the star of the nativity
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Résumé
In spite of the fact that the evangelist Matthew associates the coming of the Christ with the appearance of a star and although, in this account, he uses the very words that describe a heliacal rising - a phenomenon regularly observed by the astronomers in antiquity and recorded in stellar calendars-, it is remarkable to notice that the date of the nativity, as it was set by the church, in the 4th century, to supersede the pagan festivals of natalis solis invicti, does not take this astronomical data into consideration. The purpose of this wirk is thus to (re)formulate the question of christmas according to the principles of a "well-tempered astronomy" - such as those defined by claude levi-strauss in his Mythologiques. Le cru et le cuit-, while grounding the demonstration in a commentary to Plato's timaeus by Chalcidius, who plainly identified the star, that appeared to the magi, with the dog star, i. E. Sirius, the brightest star in the canicular constellation, homer's. That brings epidemics and other plagues, the heavenly body whose magnitude passes that of all the other in the sky. In Egypt, it is called Sothis: it rises on thoth 1st (new year day) of the sothic year - the day when the creation of the world is celebrated-, and it indicates the beginning of the saving flood of the nile. This heliacal rising, observed, in the latitude of memphis, on july 19 20th (julian calendar) at dawn, is recorded in the roman calendar on july 25th. Hence it is in the light of sirius and of the traditions attached to its rising that the messianic prophecies and the different evangelic episods should be re-read, that the canicular outlines of the life of christ should be drawn, that, on sothic lines, the main landmarks in the
