Thèse soutenue

Biologie de la perche (Perca fluviatilis) dans le réservoir du Mirgenbach (Cattenom, Moselle)

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Auteur / Autrice : Anne Flesch
Direction : Jean-Claude Moreteau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Metz

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le lac-réservoir du Mirgenbach, créé par pompage des eaux de la rivière Moselle en 1985, constitue une réserve de sécurité et un milieu tampon pour la centrale électronucléaire de Cattenom (Moselle, nord-est de la France). Ce réservoir, de 20 mètres de profondeur maximale, se caractérise par ses eaux échauffées et par l'absence de stratification thermique. L'étude s'inscrit dans l'analyse du fonctionnement écologique de cette retenue. Elle contribue à la connaissance, d'une part du peuplement ichtyologique (composition et évolution), et d'autre part de la démographie de l'espèce initialement dominante, la perche (perca fluviatilis). De 1987 à 1991, différentes techniques de capture passives et actives sont employées. Les filets maillants utilisés sont des filets horizontaux ou des filets verticaux qui échantillonnent dans l'ensemble de la colonne d'eau. Les séries de filets verticaux sont immergées en des stations au cours de campagnes reparties sur un cycle annuel. Au terme de cette étude, parmi les différents engins de capture employés, les filets maillants verticaux se révèlent être le meilleur outil de sondage passif pour l'étude de la démographie de la perche. L'exploitation des captures au moyen de ces différentes techniques de pêche permet de connaitre la distribution spatio-temporelle du peuplement dans le lac-réservoir. Au total, 18 espèces de poissons sont recensées avec une très nette dominance de la perche (perca fluviatilis) au début de l'étude, ensuite associée au gardon (rutilus rutilus) et à la brème commune (abramis brama). Grace à une analyse multivariée effectuée sur les captures issues des filets maillants verticaux, les résultats permettent de distinguer plusieurs groupes de stations littorales et pélagiques se caractérisant par la structure de leur peuplement. Les perches échantillonnées au moyen des filets maillants traditionnels ou verticaux ainsi qu’à la pêche à la ligne permettent de connaitre la sélectivité par engin et d'étudier l'évolution de la structure démographique. Il est noté sur ces années consécutives un déclin des captures de perche dont les causes sont anthropiques ou environnementales. La répartition saisonnière de l'espèce au sein de la masse d'eau est décrite au cours d'un cycle annuel avec des filets maillants verticaux. Les plus fortes prises de ce carnassier sont obtenues en période estivale, à l'exception d'une station de rive proche d'une frayère avant la reproduction. La distribution verticale de l'espèce varie selon la bathymétrie. Les perches sont surtout présentes au fond des stations les plus littorales et reparties dans la colonne d'eau dans les stations pélagiques. L'étude de la reproduction de la perche repose principalement sur l'utilisation d'indices pondéraux et de stades de maturité. L’âge est identifié grâce à l'application des méthodes scalimétriques et operculométriques. Les deux structures osseuses correspondantes sont exploitables indifféremment pour décrire la croissance de la perche. La reproduction de perca fluviatilis se déroule de mi-mars à mi-avril dans le réservoir du Mirgenbach. Pour certains individus, le frai débute des fin février ; la période de ponte est décalée précocement environ d'un mois par rapport aux autres étangs de la région Lorraine. Les males sont matures à 1 an et les femelles à 2 ans avec une fécondité moyenne pour la majorité des individus. Par rapport aux autres milieux, la croissance de la perche est rapide dans le réservoir du Mirgenbach ; l'espèce atteint des 1 an une taille de 12 cm. Cette croissance est à mettre en parallèle avec les bonnes conditions thermiques du milieu ainsi qu'avec une meilleure disponibilité alimentaire pour les perches avec la diminution de sa population. Les contenus digestifs de la perche sont examinés pour l'étude de son régime alimentaire. Perca fluviatilis se nourrit de crustacés (avec une prédation sélective sur le cladocere daphnia longispina), d'insectes (essentiellement des larves et nymphes de chironomes), de mollusques gastéropodes et des poissons comme le gardon, la gremille (gymnocephalus cernua) et la perche attestant de cas de cannibalisme au sein du réservoir. Cependant, la composition de l'alimentation varie en fonction du sexe et de la taille des perches et également en fonction des saisons. Une synthèse bibliographique de l'espèce et une discussion générale à l'issue de ce travail sur le réservoir du Mirgenbach permettent de comparer nos résultats avec ceux d'autres milieux