Code noir, code de nuremberg, code genetique : de l'esclavage a la nationalisation des corps. essai de decodage du biopouvoir

Black code, nuremberg code, genetic code, from slavery to the nationalization of bodies. Effort to "decode" the biopower

• Auteur / Autrice : JEAN-PIERRE CAMBIER
• Direction : Louis Sala-Molins
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance en 1993
• Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

Mots clés contrôlés

Esclavage -- Droit

Bioéthique

Expérimentation humaine en médecine

Corps (philosophie)

Résumé

Esclaves "par nature" des anciens noirs "intermediaires entre l'homme et le singe" (toqueville), modernes "cobayes humains" situes "entre l'homme et l'animal d'experience" (pr milhaud) : la philosophie, le droit, ou l'ethique se sont bien rarement eleves au dessus des exigences de leur temps, politiques, coloniales, ou scientifiques. La difficulte actuelle du droit francais a garantir la surete du corps humain serait-elle due a l'abandon de la loi naturelle ? faut-il reenraciner les droits de l'homme dans un droit naturel modernise et pratiquer une "biopolitique" (barretkriegel) ? pourtant, comme agent du "biopouvoir", la medecine reduit souvent l'homme a un objet manipulable, pour redresser les erreurs d'une nature dont elle pretend interpreter les normes et les fins, jusqu'a envisager l'acces au code genetique. Realisation de cette biopolitique, l'etat-providence vise, certes, a garantir un droit a la vie, mais au sein d'une societe "assurantielle" devenue "souveraine maitresse de la mort" (f. Ewald). Derive tragique que nous voyons a l'oeuvre dans la loi francaise du 20 12 88 reglementant l'usage experimental du corps humain au mepris du libre consentement des "sujets". Nous recusons l'optimisme d'ewald, fonde sur l'assimilation erronee de la norme socio-politique a la norme biologique. C'est a juste titre que michel foucault redoutait la dramatique resurgence contemporaine de l'archaique "droit de mort", generatrice de formes nouvelles de racisme et d'exclusion sociale.

Formerly slaves "by nature", blacks "intermediaries between man and monkey" (toqueville), presently "human guinea pigs" situated "between man and the experimental animals" (pr milhaud) : philosophy, law, of ethics have very rarely risen above the demands of their time, political, colonial or scientific. Could the present difficulty of french law to guarantee the security of the human body be due to the neglect of natural law ? must we reroot human rights in a modernized natural right, and practise "biopolitics" (barret-kriegel) ? however, as an agent of "biopower", medical science often reduces man as a manipulable object, to correct the errors of a nature whose standards and aims it claims to interpret, going as far as contemplating access to genetic code. In realizing biopolitics, the welfarestate aims, certainly, to guarantee a right to life, but in the midst of an "insured" society which has become "sovereign master of death" (f. Ewald). A tragical drifting, which we see at work in the french law of 20 12 88, regulating the experimental use of human body, regardless of the free consent of the subjects. We challenge ewald's optimism, founded on the erroneous assimilation of the sociopolitical norm to the biological norm. Michel foucault rightly fears a dramatical contemporary resurgence of the archaic "right of dealth", generating new forms of racism and social exclusion.