L'enjeu sacré de la littérature dans l'oeuvre d'Albert Cohen

The sacred stake of literature in albert cohen's works

• Auteur / Autrice : Alain Schaffner
• Direction : Henry Godard
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences des textes et des documents
• Date : Soutenance en 1994
• Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

Mots clés contrôlés

Cohen, Albert (1895-1981)

Sacré

Résumé

Two opposite movements reveal themselves in albert cohen's works. They are based on a religious atheism, which cannot succeed in clearing up its contradictions. The first one, negative and destructive, knocks down the false idols of the occidental world and leads to a tragic vision of judaism. The second one attepts to reach the divine through sacredness and, by means of autobiographic narration, tries to elaborate a morals without god. Those txwo contradictory tendencies are the key to the ambivalence of sacredness in albert cohen's books. They create a link between psychology and thelogy. Does not the lack of sincere faith in god lead solal and the narrator to a certain form of insincerity? cohen's writing expresses simultaneously the duality of a divided world and a desperate yaerning for unity. This everlasting tension creates a formal dynamics, in which a miracle is always expected from the union of the opposites.

L'oeuvre d'albert cohen apparait traversee de deux mouvements contraires, dont l'origine est un atheisme religieux qui ne parvient pas a resoudre ses contradictions. Le premier, negatif et destructeur, abat les fausses idoles du monde occidental et debouche sur une vision tragique du judaisme. Le second tente, par la mediation du sacre, d'acceder au divin, et, dans les recits autobiographiques, d'elaborer a partir de la tradition juive, une morale qui puisse se passer de dieu. Ces deux tendance contradictoires fondent l'ambivalence de la notion de sacre et conduisent, du point de vue de critique, a une necessaire interrogation sur les rapports qui unissent dans l'oeuvre de cohen le psychologique et le theologique. L'absence de foi, chez le pesonnage principal, debouche sur une forme de "mauvaise foi". Ainsi, la faillit e de l'amour d'ariane et de solal dans belle du seigneur semble bien provenir de la "folie coherente" d'un personnage obsessionnel qui cout sciemment a l'echec et conduit au sacrifice une victime innocente. Meme la denonciation du paganis me est alteree par l'usage qu'en fait la fiction. La persistance irreductible de la contradiction au coeur de la notion de sacre debouche sur une pratique de l'ecriture exprimant a la fois la dualite d'un monde scinde et une aspiration a l'unite. S'elabore ainsi une dynamique formelle, ou le miracle est toujours espere du mariage des contraires.