Thèse soutenue

Gothique et décadence : recherche sur la continuité d'un mythe et d'un genre au XIXe siècle, en Angleterre et en France

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Auteur / Autrice : Joëlle Prungnaud
Direction : Jean de Palacio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation comparée
Date : Soutenance en 1993
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La première partie de notre travail traite de la continuité du mythe et du genre gothiques au XIXe siècle. Apres avoir justifié la validité de la notion de "mythe" appliquée au phénomène esthétique du "gothic revival", nous montrons selon quelles modalités cet héritage s'est transmis de génération en génération, sans discontinuité, tout au long du siècle. Puis, après avoir esquissé la typologie du "gothic novel", nous nous interrogeons sur la réception de ce genre romanesque après 1820, à partir d'une analyse des parodies et de la situation du roman gothique sur le marché de la librairie. L'examen de la titrologie nous permet de dégager les jalons d'une filiation littéraire, nous analysons ensuite les œuvres relais retenues : le roman noir de la restauration en France, le roman historique, le conte romantique et la littérature frénétique ; enfin, le roman populaire et le gothique victorien. Le deuxième volet de notre diptyque est consacré à l'exploration spécifique de la période fin-de-siècle (1880-1918). Nous envisageons tour à tour, et de manière symétrique, l'étude du mythe puis celle du genre gothique. Apres avoir abordé les conditions de réception de l'un et de l'autre, nous structurons nos analyses autour de deux axes essentiels : les deux éléments constitutifs du mythe que sont le moyen âge et la cathédrale, dans le premier cas ; les deux traits distinctifs du genre, soit la demeure noire et le personnage terrifiant, dans le deuxième cas (créatures de la science, revenant, vampire). Nous dégageons les caractéristiques du "gothique fin-de-siècle", qui renouvelle la thématique et la rhétorique d'une tradition littéraire menacée de sombrer dans le stéréotype et l'imitation. La décadence rend ainsi à l'esthétique de la terreur sa vitalité créatrice et sa féconde originalité.