Auteur / Autrice : | Ghazia Mahjoub-Garbouj |
Direction : | Jean Goulemot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Tours |
Résumé
Tante dide incarne par sa longevite la perennite du sang: celui de l'arbre genealogique; celui qui, du coup d'etat a l'ecrasement de la commune, fonde, encadre et forclot l'aventure du second empire. Un travail de differenciation, d'affinement s'opere pour qu'au corps "invisible" de l'aieule succede une descendance repondant a cette exigence fondamentale de la fiction: la societe a un droit de regard sur chacun. Ceux qui seraient tentes de se derober a cet imperatif sont condamnes a une existence breve et tragique: ils appartiennent davantage au surnaturel qu'au reel. Disparaissent ainsi les etres d'exception, de meme que sont evacuees vers les marges obscures de la societe les classes laborieuses et ou dangereuse, dont le lointain grondement et la demographie galopante hantent le sommeil des bourgeois. Reste, pour occuper le centre visible de la societe, une masse d'etres difformes, a l'image de l'empereur lui-meme. Beaucoup de monstres, d'avortons, dans la serie : le regard du romancier traque derriere la splendeur trompeuse des corps, la felure, l'inhumanite, l'exces, generes par le mouvement d'interdevoration qui semble etre, a ses yeux, le vrai moteur de l'histoire.