Thèse de doctorat en Lettres
Sous la direction de Pierre Testud.
Soutenue en 1992
à Poitiers .
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Après les nombreuses mais rapides études consacrées au narrataire, et tout particulièrement celles de G. Genette et G. Prince, le réexamen méthodique de ce concept ne peut aujourd'hui se faire que dans la ligne de confluence de l'analyse du discours et de la narratologie. Surtout lorsqu'il s'agit de cerner, dans le roman épistolaire, le jeu complexe des influences plus ou moins affichées du narrataire sur l'écriture de la lettre fictive. Défini comme l'instanciation discursive d'un témoin d'écriture, le narrataire est à l'origine d'innombrables tensions au creux de l'énoncé épistolaire. Tenter de décrire cette figure issue du rapport difficile d'un "je" a un "tu" absent revient à révéler en énoncé diverses stratégies de communication qui informent le mouvement profond de l'écriture en infléchissant avec plus ou moins d'intensité la dynamique énonciative. Sous l'apparent statisme de l'énoncé, au-delà des structures fixées, sinon figées, se révèle l'architecture mouvante de l'agencement pragmatique du discours épistolaire. Voilà ainsi poses les premiers jalons d'une poétique du narrataire permettant par l'étude contrastée des liaisons dangereuses et du paysan perverti, de mieux décrire dans leurs différences deux conceptions narratives du récit par lettres et d'ouvrir, peut-être, l'horizon d'une étude poétique plus vaste du roman épistolaire.