Le Marché et le socialisme réel : de la réforme économique au changement systémique

par Anne-Marie Crétiéneau

Thèse de doctorat en Sciences économiques

Sous la direction de Jean Gabillard.

Soutenue en 1992

à Poitiers .

mots clés

Résumé

Contre les déficiences de la planification centralisée, des solutions ont été cherchées dans l'introduction de mécanismes de marche. Des économistes ont montré que des modèles alternatifs d'économie socialiste étaient théoriquement concevables. Les problèmes des prix et des incitations sont alors, sous certaines conditions, résolus. En pratique, ces reformes n'étaient pas adaptées au socialisme réel, car, en plus de la contradiction entre l'indicateur de profit et la planification centrale, les reformes ne furent que partielles, et, surtout, les entreprises furent incapables de maximiser le profit. La stimulation matérielle des travailleurs rencontre de même des limites de nature systémique. La dialectique de la reforme a poussé progressivement les économistes à préconiser la privatisation de l'industrie. Derrière la diversité des approches, on retrouve les insuffisances de la démarche purement économique, enfermée dans le discours plan-marché et faisant abstraction du contexte socio-institutionnel. Ceci explique les difficultés pour mettre le marché en œuvre, même dans un système qui n'est plus socialiste.

Titre traduit

Market and real socialism. From economic reform to systemic change

Résumé

The introduction of market mechanisms has been chosen to put an end to the inefficiencies of contralized planning. Some economists demonstrated that alternative models for a socialist economy were theoretically possible. Then, under specific conditions, price and incentive problems could be solved. Nevertheless, practically, these reforms were not adapted to real socialism. And their failure can be explained by the contradiction between central planning and profit as success indicator; these reforms were partial, and, above all, enterprises were unable to maximier profit. Even the material incentives of the workers came up against systemic limits. Reform dialectics progressively led economists to recommend industrial privatization. The same default appeared in the different reformist approaches: it's a pure economic analysis, confined in the framework of the plan-market discourse and without consideration about social and institutional system. It explains why market mechanisms can't easily work out in these countries, even if it's not anymore within a socialist project.