L'imaginaire de la mort : Bataille, Blanchot, Duras
Auteur / Autrice : | Christophe Bident |
Direction : | Julia Kristeva |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences des textes et des documents |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Bataille, blanchot, duras : la mort les obsede, non seulement la mort malade inherente au politique, mais aussi la mort sacree, que la civilisation chretienne, bourgeoise - et coloniale - s'efforce d'oublier, a l'oeuvre dans le sacrifice, l'erotisme ou l'agonie. Legitimer une telle obsession, par sa reconnaissance en universel theorique ou sa mise en formules narratives, sera un temps leur ambition. L'exteriorite de la mort au discours et a l'experience ne permet finalement de legitimer que l'invention de pratiques narratives resttuant l'heteros : articulations de semiotiques archaiques traversant l'esthetique romanesque. S'y inscrit comme origine la mort comme marque fondatrice, formatrice et repetitive du supplement imaginaire ; s'y effondre de monnayage de l'angoisse qui valait-pour la jouissance ; s'y separe la pre-objectalite d'un rapport terrorisant a la mere ; s'y dechire la stabilisation speculaire de l'abject, s'y communique une angoisse non cathartique, que seule la reconnaissance de la pratique du sacre peut ''tourner en delices'' : politique de la lecture ouverte sur la communaute. Ce pouvoir proteiforme de fragmentation de l'ecriture s'impose a bataille, blanchot et duras comme une necessite ethique. C'est sur cette percee ethique du ''desastre'' esthetique que s'assoient leurs rencontres, leur estime reciproque, leur complicite, leur amitie.