Thèse de doctorat en Littérature française
Sous la direction de Robert Mauzi.
Soutenue en 1992
à Paris 4 .
Envisager la chanson comme un genre esthétique à part entière appelle à s'affranchir des facilités de pensée assises sur le primat du texte ou de la musique. L'aboutissement de certaines oeuvres chantées depuis l'avénement du disque amène à tenter d'appréhenser l'articulation de ces deux dimensions,textuelle et musicale,dans le cadre d'une performance orale,c'est-à-dire fondamentalement éphémère,mais néanmoins éternisée par la magie de l'enregistrement. Pour illustrer ce projet d'une démarche cantologique,l'étude stylistique,au sens large,de l'oeuvre de Jacques Brel permet de s'interroger sur le dialogue complexe des paroles et de la musique,et d'y découvrir leur convergence dans l'instauration d'un univers onirique visant à suspendre la temporalité. Un défi à la mort,tirant sa virulence de la précarité même de ses images attachées au silence par la voix du chanteur et des intruments qui l'accompagnent. Une telle création inscrit Brel dans la double lignée des poètes lyriques et du mythe de l'adieu au lettres,destiné à mieux laisser résonner la dynamique de l'imaginaire libérée par le chant.
Lyricism and rhetorism in Jacques Brel applied cantalogy : an essay
To consider the song as a specific esthetic genre means to from oneself of easy ways of thinking built upon the text or the music's preeminence. . .
Cette thèse a donné lieu à une publication en 1995 par A.-G. Nizet à Paris
Jacques Brel : chant contre silence