Les tableaux et les pinceaux : la naissance de l'école bolonaise (1680-1730)
Auteur / Autrice : | Olivier Bonfait |
Direction : | Antoine Schnapper |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les écarts entre la Felsina pittrice de Malvasia (1678) et la Storia de l'accademia Clementina de Zanotti (1739) trahissent le passage d'un foyer artistique ou coexistaient différents génies a une école unifiée à l'image et à la peinture, appréciées par les lettres, diffusées par les marchands, succède un objet d'une nouvelle valeur, le tableau, dans lequel l'aristocratie investit massivement. L'idéal de la collection, devenue un symbole de la noblesse, se cristallise autour de l'histoire et de l'école bolonaise. Dans la galerie du Settecento triomphe l'école contre la peinture et le tableau contre l'artiste. Il s'y forme un horizon d'attente visuel qui substitue à un regard extensif la demande d'un même texte et d'une même rhétorique. Les patrons nobles dominent le monde de l'art des années 1730 mais l'aristocratie, à la fin du siècle, adopte un panthéon artistique européen et modèle ses collections sur l'idée de musée. Une étude détaillée de la carrière de Franceschini, à travers son livre de compte, son inventaire ou ses biographies, montre que l'honneur le bon goût et la vertu régissent la production artistique bolonaise dans la première moitié du 18e siècle. La territorialisation de la production, l'aristocratisation d'une clientèle structurée en réseaux expliquent le poids des conventions artistiques, trois données inconnues au temps de Reni et du Guerchin. La loi du contrat de commande et de la conformité du produit, l'universalité du bon goût et le fondation d'une académie qui règlemente le marché sont les principaux vecteurs de cette homogénéisation des manières.