Thèse soutenue

Territoires, milieux et pouvoirs à Ngazidja (Grande Comore)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jean-Louis Guébourg
Direction : Philippe Pinchemel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1992
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Située à l'entrée septentrionale du canal de Mozambique (11 degrés 18 de latitude sud, 43 degrés 11 de longitude est) a égale distance, soit 300 km des côtes malgaches et africaines, se dresse Ngazidja ile volcanique oblongue de 1025 km2, la plus importante en superficie de l'archipel des Comores, compose de quatre iles depuis 1912 mais dont une, Mayotte s'est séparée de la jeune république islamique en 1975 pour se maintenir dans le cadre français en qualité de collectivité territoriale. Dominée par un puissant volcan strombolien, le Kartala, au cratère impressionnant dont les planèzes sont jalonnées le long des rifts, de multiples cônes stromboliens, réguliers, égueules, voire explosifs, elle a toujours suscite des craintes collectives aussi bien de la part des visiteurs que de la population autochtone. Fondée sur une double civilisation, d'abord bantoue (6ele - 13eme siècle) s'appuyant sur élevage et système matrilinéaire arabo-shirazienne (après) le 13eme siècle) plus échangisme, l'ile a su synthétiser les deux courants civilisateurs par le biais du "Ndola kuru", le grand mariage, coutume initiatique permettant une hiérarchie de la société. A la fin du 19eme siècle, la colonisation apporta de nouvelles valeurs notamment un système administratif bien mal adapte au monde musulman et un système de cultures spéculatives qui perdurent aujourd'hui et se traduit par la présence de vanille dans les "djiva" arbores de l'ile l'indépendance a généré un épisode révolutionnaire certes novateur, mais qui a échoué et qui a gelé pour de longues années les reformes possibles, facilitant le retour au pouvoir des "hommes politiques exportateurs" dépourvus de projets sociaux mais dont l'incessante rivalité souligne depuis quinze ans la viabilité de ce petit état à la merci d'un coup de main ou d'une faction déterminée.