Déportation et génocide : oubli et mémoire 1943-1948 : le cas des juifs en France
Auteur / Autrice : | Annette Wieviorka |
Direction : | Annie Kriegel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 1991 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La mémoire du génocide des juifs s'est mise en place selon quatre grandes phases : la première, celle du retour et du choc de la découverte des camps - terme générique désignant aussi bien Buchenwald qu’Auschwitz; la seconde, de 1948 à la fin des années cinquante d'occultation du génocide, coïncidant avec les années de guerre froide et la prégnance communiste sur le monde intellectuel français; puis, alors que s'amorçait la coexistence pacifique, le souvenir commença à se faire jour pour devenir omniprésent à la fin des années soixante-dix. Ce travail concerne la première phase du processus. Une première partie montre la prise de conscience de la déportation et du génocide, leurs représentations pendant l'occupation puis lors de l'ouverture des camps, de la création des premières associations et du vote des statuts de déportés par le parlement. La seconde analyse les abondants témoignages de déportes. Cette étude permet de préciser certaines notions. Enfin, la troisième partie concerne l'impact du génocide sur la communauté juive, une communauté qui manifeste, malgré ses pertes, un grand dynamisme, mais chez qui les modèles de l'avant-guerre perdurent. Cette recherche a permis de montrer comment les mémoires du génocide et de la déportation s'enchâssent dans celle de la grande guerre.