Thèse soutenue

Rapports d'âge et de sexe chez les Bijogo, Guinée-Bissau
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Auteur / Autrice : Christine Henry
Direction : Alfred Adler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 10

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Une première partie de la thèse recense, résumé et analyse les sources occidentales sur l'histoire des bijogo. La seconde partie est consacrée aux Aniaki, sous-groupe bijogo habitant l'ile de Canhabaque. L'organisation sociale de cette société matrilinéaire est essentiellement fondée sur un cycle rituel initiatique qui distribue la population en classes d’âge et organise une circulation de biens des jeunes vers les ainés. Ce système ne concerne pas les seuls jeunes mais encadre les individus tout au long de leur vie, de plus, il associe étroitement hommes et femmes. En effet, l'initiation de ces dernières consiste à faire franchir le stade initiatique aux "âmes" des jeunes gens morts avant d'avoir atteint cette étape. Possédées par ces âmes, elles leur permettent de compléter leur parcours initiatique et les transforment en entités bénéfiques, intermédiaires entre ce monde et l'au-delà dont elles sont les seuls truchements. L'institution royale villageoise - émanation du système initiatique associe également un homme et une femme. L'analyse des pratiques sociales qui mettent en jeu les rapports d’âge et de sexe a conduit à dégager l'importance de la notion d'"orebuko". Par ce terme les Aniaki désignent les objets auxquels ils rendent un culte, le principe vital de tous les êtres animes vivants ou morts, et dans cette dernière acception, plus particulièrement, celui des jeunes gens morts non inities que les femmes traitent. L'étude des différentes institutions (village, classes d’âge, mariage, royauté) a permis d'éclairer les différents aspects de cette notion qui apparait comme le principe de cohérence de l'univers Aniaki et de conclure que, dans une logique d'inclusion du contraire, toute personne Aniaki était le produit d'une double transmission - l'une féminine, l'autre masculine - qui s'inscrivait dans un espace et dans un temps eux-mêmes définis par une tension entre un pôle masculin et un pôle féminin.