Thèse soutenue

Variabilités génétique et épigénétique de la drosophile sous pression biotique (parasitoïdes) et xénobiotique (insecticides)

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Auteur / Autrice : Jean-Marie Delpuech
Direction : Yves Carton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie et sciences de la nature
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Nous avons pu montrer, au laboratoire, que les lignées isofemelles permettent de maintenir la variabilité génétique présente dans les populations naturelles, et ceci sur de nombreuses générations. A l'aide des lignées isofemelles, nous avons montré que D. Simulans est deux fois moins variable génétiquement que D. Melanogaster dans sa réponse au parasitoïde l. Boulardi. D. Melanogaster pourrait donc mieux s'adapter aux changements survenant chez son parasitoïde. D'autre part, il ressort qu'un même génome hôte (D. Melanogaster) ne peut s'adapter simultanément à 3 espèces de parasitoïdes (l. Boulardi, l. Heterotoma et p. Vindemmiae). Ce qui souligne l'importance, dans un cadre de lutte biologique, du nombre d'espèces auxiliaires à utiliser ainsi que de leur choix. L'étude des populations naturelles de drosophiles et de parasitoïdes montre qu'elles n'ont pas développé de résistance au chlorpyriphos-ethyl bien qu'elles possèdent la variabilité génétique nécessaire a cette acquisition. Le parasitoïde se révèle deux fois plus sensible à cet insecticide que son hôte. La sélection d'une souche de d. Melanogaster pour sa résistance a permis de mettre en évidence le rôle des oxydases à fonctions multiples et de l'acetylcholinestérase. L'acquisition de cette résistance semble s'accompagner d'effets sur le génome, notamment au niveau de l'élément transposable hobo. L'action sublétale de l'insecticide sur l'hôte est à l'origine d'une augmentation de son infestation par un ralentissement de son développement larvaire et d'une augmentation du taux de succès parasitaire. Une synergie existe entre parasitoïdes et insecticide sur la mortalité de l'hôte. L'action sublétale de l'insecticide sur le parasitoïde réduit sa longévité et augmente l'encapsulation de ses œufs. Lorsque la drosophile a développé une résistance importante a l'insecticide, elle est également devenue moins favorable au développement du parasitoïde. L'acquisition de la résistance à l'insecticide peut donc également s'accompagner d'une résistance au parasitoïde qui se traduit par une diminution du succès parasitaire.