Auteur / Autrice : | Jean-Claude Ranger |
Direction : | Pierre Brunel |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 1992 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Résumé
Je me suis proposé dans ce travail de découvrir et établir, grâce a un examen minutieux - et, dans le cas de quinze de ces pièces, exhaustif - des références à la mer, au feu, à la lumière et à l'ombre, aux animaux. Bref, à tout ce qu'il est convenu d'appeler la nature, dans les tragédies d’Eschyle, Sophocle, Euripide, Racine et Grillparzer, de découvrir les relations qu'elles entretiennent avec le tragique - et plus précisément de montrer qu'elles ne sont pas un pur ornement poétique. Au terme de cette recherche, il s'est avéré que les tragiques ne retiennent de la nature que ce qui est grand, mystérieux et menaçant, ou faible, pathétique et menacé - les éléments dans leur dechaînement et leur infinité, les animaux qui chassent et que l'on chasse - autant dire la violence, ses vecteurs et ses victimes. Les références à la nature ont dans la tragédie une forme radicalement différente de celles qu'elles prennent dans l’épopée. La comparaison homérique, qui pose des limites nettes, explicites entre le comparant et le comparé, le naturel et l'humain, en est exclue au profit de la métaphore, qui a l'avantage de ne pas suspendre l'action et d’être la traduction formelle de l'indistinction du naturel et de l'humain.