Thèse soutenue

Crimes et châtiments dans l'Espagne inquisitoriale : essai de typologie délictive et punitive, sous le dernier Habsbourg et le premier Bourbon

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Auteur / Autrice : Michèle Escamilla
Direction : Pierre Chaunu
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études ibériques
Date : Soutenance en 1991
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Cette étude est basée sur l'analyse sérielle de, quatre mille condamnés par l'Inquisition espagnole, groupe déterminé par des relations d'autodafés particuliers rassemblées en registres. Véritable fichier de police, chaque condamné étant défini par une dizaine de coordonnées systématisées-de l'identité à la profession ou au signalement-, ce document s'inscrit dans la ligne des "data bank of the Holly office" du riche fonds des archives de l'Inquisition. Son exploitation quantitative permet : 1)- une meilleure connaissance de l'activité des tribunaux castillans pour la période (assez négligée) qui couvre de 1660 à 1730 la totalité du règne de Charles II et le premier règne de Philippe V. 2)- une juste mesure des délits châtiés par les tribunaux. 3)- l'appréciation du rapport exact entre délit et peine infligée. La majorité de cryptojudaisants - sept condamnés sur dix l'étaient- qui se dégage ainsi a permis, grâce à ces données d'ordre sociologique et anthropologique, de cerner une sorte de "communauté diffuse" au sein de la société espagnole d'alors. Puis, au-delà du quantitatif, à travers une abondante documentation annexe (notamment la correspondance échangée entre les tribunaux et la suprême), nous avons tenté de retrouver le vécu individuel dans sa qualité, ce que représentait concrètement pour le condamné cette expérience- l'épreuve- inquisitoriale. En conjuguant l'étude sérielle du corpus des autodafés et celle des "case studies", nous avons voulu saisir l'humaine dimension de l'histoire inquisitoriale.